dimanche 20 novembre 2016

Navigation de Buenos Aires à Mar Del Plata.


En rouge la trace depuis la marina jusqu'au mouillage improvisé.

Une fois l’Amarante remis à l’eau après les travaux, je n’avais qu’une idée : Me barrer vers Mar Del Plata. Naviguer la mer, rencontrer des Argentins autres que ceux de Buenos Aires, être dans une ville « normale », par opposition a mégalopole.

Heureusement que j’ai pu passer du bon temps avec le dynamique Jean-Louis Clemandot, avec qui on s’entraida pour les missions d’ordre administratives.
Jean-Louis dont le joint tournant, s’est bizarrement usé en un temps record, attendait une livraison depuis la France par FedEX : Ce fut un feuilleton tragi-comique a rebondissements.
Jean-Louis sur son voilier Harmattan (c'est le nom d'un vent en cote d'ivoire)
Mercredi j’avais prévu d’aller vers Mar del Plata , à 300 Milles au Sud, mais avec notre tirant d’eau de 2 mètres , on ne peut sortir droit vers la mer, c’est limite frustrant, il faut faire un détour de 25 Milles par les canaux.

Mais ce même détour est très sympa et agréable, aussi j’avais prévu d’aller mouiller 1 jour ou 2 dans les coins sympa du delta, avant de s’engager à proprement parler dans le fleuve le plus large du monde : Le Rio de la Plata, que se partage l’Argentine au Sud et l’Uruguay au Nord.

Contrairement à ce qu’on peut penser en voyant ce large estuaire sur la carte ; l’eau est douce, dont on ne distingue pas bien la limite avec la mer. Surement à cause de la faible profondeur.

Autre phénomène intéressant typique du Rio de la Plata : Un gros vent entrant peut faire monter l’eau de 2 mètres alors que la marée ne prévoit que 50cm ; et a l’inverse un vent fort de Nord ou Ouest peut carrément vider le bassin ; on m’a raconté qu’un dimanche, l’eau baissait d’heure en heure jusqu’à ce que plusieurs centaines de bateaux se sont retrouvé couchés sur le fond ; il y avait même des plaisanciers, qui sont allé chercher à boire à pied, laissant le voilier couché sur le fond, mi sableux, mi vaseux.

Mercredi matin, Jean-Louis me faisait remarquer que le niveau était 2 mètres plus haut que d’habitude. OUI… on va foncer droit pour sortir et éviter les 25 Milles de moteur dans les canaux, tant pis pour le glandage pépère, on l’a déjà fait en entrant.

Je pars pour prendre le train, pour aller à la Prefectura, faire la sortie. Mais au final, j’apprends que le train ne marche pas. ZUT. Surement encore un arbre qui s’est couché sur les caténaires ou je ne sais quoi…Je retourne à la marina emprunter le vélo de Jean-Louis pour faire ces paperasses vite fait avant que la marée baisse.

Et HOP, on fonce au moteur vent de face pendant une heure, jusqu’à avoir des fonds de 2m50 sur la carte. Ensuite on a sorti les voiles pour faire du pré vers l’Uruguay. Devant Colonia, on a viré de bord.

Désolé Patrice, On n’a pas le droit d’y faire une escale, on n’a pas fait la procédure de sortie de l’Argentine. Par contre le vent tourne progressivement nous permettant de faire une courbe vers le Sud en longeant le Rio de la plata coté Argentin.
En rouge la trace, En haut a gauche la sortie au moteur,
puis a la voile, un bord de pré, vers l'Uruguay, puis la corbe de retour le long du coté Argentine.

Je me demandais comment on allait faire pour le vent du Sud-Est qui allait arriver la nuit...On a quand meme fait le plus difficile, les hauts fonds, les chenaux, les nombreuses épaves. On a bien marché ; en 12 Heures on a fait 70 Milles.

Par contre le vent, type Pampero qui était annoncé a 17 Nœuds , Rafales 20, nous tomba dessus à 35 Nœuds, voir 40 et 45, j’ai même vu 58 affiché ! La voilure était tellement réduite qu’on avançait a 1 nœud, il était 2 heures du matin, il valait mieux faire 4 milles pour s’abriter + ou -. Mouiller l’ancre et dormir. Je me suis donc approché au moteur au plus près du bord vers une zone à 2m30.
Au mouillage par 2m50 de fond en attendant vendredi.

Le lendemain on put profiter de ce paysage unique en pleine nature, avec une eau surréaliste magnifique comme du chocolat ; à Buenos Aires l’eau était marron et sale, mais pas aussi intense et uniforme. Au loin on voit passer les cargos dans le chenal dragué, comme en mirage. Observer les nuages dans un ciel ouvert ; personne autour. En fin d’après-midi, un puissant roulis de plusieurs heures, me fit penser que l’aventure, c’est aussi des moments d’attente dans des situations désagréables.
Un porte conteneur passe au loin. En un mirrage surréaliste.

Puis ça se calma presque d’un coup ; le sondeur électronique qui ne fonctionne que quand il veut, indiquait 20cm sous quille, je vérifie au sondeur a main qui indique presque rien du tout ! J’hésitais entre prendre la mer et m’éloigner du bord et remouiller.

J’en parle à Patrice ; non on ne va pas aller naviguer juste avant d’aller se coucher ! La nuit fut d’un calme ; le réveil, doux ; tranquillement je lève l’ancre, un petit vent nous pousse à 2 nœuds comme sur un lac ; du cacolac.
Un chocolat chaud? une casserole, sur le feu, servez.

Les prévisions indiquent que ça va se lever et que Samedi sera top. Mais en fin d’après-midi on n’avait fait que 15 Milles et il en restait encore 200 à faire !!! Il faut absolument aller plus vite. Dimanche après-midi arrive un pampero qui nous fera le vent en pleine face à l’approche de Mar del Plata. PAS BIEN.

PUIS comme prévu le vent se lève progressivement, puis combiné à la marée descendante on a fait plusieurs heures à 8-9 nœuds.

Puis le Samedi, encore des bonnes moyennes, 6-7 Noeuds. Vaut mieux arriver trop tôt que de ralentir et risquer de le regretter ; le pampero peut très bien faire le coup d’arriver a l’avance. On arrive a Mar Del Plata la nuit de Samedi. On s’amarre à une bouée devant la marina, et dodo. Ouf.

Le lendemain on nous indique une place sympa dans le Club Nautico De Mar del Plata ; Je suis ravi, moité prix de Barlovento, accueil très sympa, des Argentins moins Snob, wifi qui marche, accès direct sans transiter par la navette et proche de la ville.


LE BONHEUR, on va rester 2 semaines ici ! Profiter et tranquillement préparer la suite.

Le phoque descends du chien non? 
Une boué indiquant une des nombreuses épaves du Rio de la Plata.


Avec un ciel dégagé on profite du mouillage.

Dis Johnny:"Et on t'a pas volé ton smartphone avec lequel tu prenais les photos?" Ben si mais figurez vous que j'ai trouvé un appareil photo lumix panasonic dans le compartiment moteur il y a 2 mois, sans savoir du tout a qui il était. Patrice n'en avait aucune idée non plus. Puis j'ai acheté un chargeur pour charger la batterie et SURPRISE je vois 600 photos de Martin Bode, a Vanu Hatu etc... Il m'avait planté a Cuba avec une ardoise de 200 euros.Ca tombe bien..

2 commentaires:

  1. Bonjour Johnny, je découvre à travers votre commentaire sur le blog de Loïck que les tarifs à Mar Del Plata semblent avoir considérablement baissé. Lorsque nous y sommes passés, l'an dernier, on parlait de 25 ou 30 euros par jour rien qu'à la bouée pour le nautico. Et là vous parlez de 8 euros par jour au ponton ? savez vous de quand date cette nouvelle grille ? Et du coup, savez vous quels tarifs pratique désormais l'autre club, YCA ? (simple curiosité. Nous avons amplement utilisé la bouée de l'YCA, qui était gratuite à l'époque.
    Peut-être tous ces gens ont-ils compris que les voyageurs étrangers ne sont pas forcément richissimes...
    Bon séjour à MarPla !
    isabelle, de Skol

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    1. Bonjour Isabelle. Nous sommes au Club Nautico Mar del PLata, qui partage le port de plaisance avec le yate club Argentino.(qui a aussi les pontons d'accueil devant la partie port de plaisance a proprement parler. Disons que rien ne garantis d'avoir une place au CNMP qui semble plein donc nous avons eu du bol et c'est un bateau de 10m,plus facile a caser sans jalouser les locaux. je n'ai pas demandé les prix au YCA, en arrivant je n'avais pas fait attention qu'il y en avait 2 clubs.

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