jeudi 22 février 2018

Quai, grains, Corail : sources d’ennuis.



Finalement d’avoir le bateau à quai, ce dont je me réjouissais à la précédente publication, m’a plutôt causé bien de dégâts. (La photo ci-dessus est prise après les dégâts, ou il me faut transiter par l'annexe pour aller au quai, pour éviter de défoncer l'arrière aussi)

Depuis une semaine j’étais pourtant bien content le long du quai de Makemo. Des grains il y en avait déjà eu, jamais le vent ne venait de mon coté ; et rien en vu du coté des prévisions…Un copain, Mehi était passé me réveiller à 6H15, pour aller prendre le petit déjeuner chez lui. On commence tôt en Polynésie, rien d’anormal ; j’aurais mieux fait de pas l’entendre ; Ce n’étais pas un rendez vous prévu et plutôt de me faire réveiller par le bateau qui commençait défoncer contre le quai en béton.

Un désastre ; LE GRAIN avait fait un tour à 180° exprès pour moi. Je rappelle que le grain (squall en anglais) est selon moi ; la pire merde du navigateur à voile. Le grain a tout ce qu’il faut pour vous pourrir la vie ; D’abord, on ne peut pas les éviter ; il y en à trop souvent. En mer le grain se présente comme un nuage noir, bas sur l’horizon, dont la trajectoire ne suit le sens du vent que partiellement.


 On le voit donc venir ; puis il prévient par une bourrasque de vent et un changement de direction du vent aussi ; mais pas plus 40-50° ; Assez vite le vent va augmenter ; pouvant passer de 10 nœuds à 40. Autant dire que dans ces conditions on peut parler de mini-tempête. Le tout avec une bonne pluie diluvienne qui s’abat sur vous. Sans doute le seul bienfait puisqu’en Polynésie ils récupèrent l’eau dans des cuves. Le standard est en plastique noir de 7 mètres cube ; circulaire d’environs 3 mètre de diamètre sur 2 mètres de haut.
Heureusement que le tonnerre et la foudre sont rares. Si le bateau prends la foudre ; quasi tous les appareils électroniques sont morts. Branchés ou non ; Le champ magnétique lors de l’impacte est tellement fort, qu’il provoque des court circuits à l’intérieur des composants électroniques. Un moyen existe pour sauver un peu de matériel : Lorsque je vois la foudre au loin ; je mets un ordi et une radio VHF, dans le four. Faisant cage de Farraday ; comme l’habitacle d’une voiture ; vous échappez à la foudre, qui va à terre par le contour extérieur de la voiture. Surement qu’un bateau en acier ou en aluminium protège mieux l’électronique.

Donc une fois le grain passé et le petit déjeuner pris chez Mihi, je retourne au bateau. Du début du quai en arrivant en vélo je vois des raisons de s’inquiéter. Le voilier de Yves, est parti et surtout 10 personnes sont le long de mon bateau en train d’essayer de faire quelque chose.

En m’approchant je suis stupéfait par les dégâts ; les vagues continuent de tamponner le flanc gauche du bateau contre le quai ; la fissure longue de 4 mètre et large de 5cm au milieu s’ouvre et se ferme lors des chocs.

Merci aux voisin et amis d’avoir pu limiter les dégâts, ils ont rajouté des pare battages ; Marije la femme de Marco m’a cherché pendant une demi-heure en criant en vélo, mon nom dans le village.

J’étais tellement stupéfait que je ne voyais même plus l’utilité de faire quoi que ce soit. Il faut partir me disait on en boucle. Le pire était largement passé ; Je pars rapidement avec de l’aide pour enlever les nombreuses amarres et m’écarter du quai en partant; Je me suis retrouvé ensuite au mouillage avec le pont défoncé ; et la pluie qui coule à l’intérieur (du coté opposé aux appareils de navigation).

Le souci pour réparer était que je n’ai pas assez de résine polyester pour tout faire : On est au milieu du pacifique, ils n’embarquent pas de produits inflammables en avion ; il y avait donc environs deux semaines avant l’arrivé du prochain bateau de livraison. Mais heureusement, grâce à Yves j’ai pu avoir 5 litres de résine époxy. Yves est professeur de mécanique marine au collège professionnel tout neuf ; il en avait en stock. Il a fallu demander au directeur ; puis j’ai payé le prix du produit bien sur (100 euros). Le produit est vraiment de qualité. De la fibre de verre j’en avais beaucoup ; j’ai donc pu bien réparer à l’intérieur aussi ; évidement le résultat n’est pas joli, il fallait faire au plus vite et au plus solide.

J’écris ceci alors que c’est arrivé il y a 2 semaines; maintenant il est 5H30 le soleil se lève, mer agitée vent fort en plus d’un grain (pas trop méchant) qui vient de me tomber dessus à l’approche de Fatu Hiva aux Marquises. L’ile est haute majestueuse, pas comme les atolls toutes plates. Aux Marquises il n’y a pas de barrière de corail, ce qui fait de moins bon abris contre la houle, mais également pas non plus ces patates de corail que j’ai assez percuté et raclé comme ça.

J’ai mis 6 jours pour faire les 450 milles depuis Amanu jusqu'aux Marquises; J’ai d’abord navigué ensemble avec Silverland le voilier de pèche hollandais de Marco ; 180 Milles pour retourner vers Hao (Amano est un atoll petite sœur de Hao) pour ensuite remonter au Nord vers les Marquises une fois le vent dominant Est de retour. Naviguer avec Silverland fût intéressant ; on se parlait sur la VHF, mais aussi plus difficile. Je devais réduire fortement la voilure lors de vents normaux, pour ensuite passer en mode régatte lors des grains et des vents forts, car Silverland fait de 7 nœuds avec 20-25 Nœuds de vent, sinon il rame à 3 ou 4 Nœuds.
Silverland toutes voiles dehors à 3 Noueds


Ensuite après 10 jours à Amanu en attente du vent Est afin de remonter 460 Milles au Nord vers les Marquises, J’ai rarement eu autant de grains, de changement de direction du vent, à quoi s’est rajoutée la casse du vérin de pilote automatique. Pas catastrophique grâce au ST 1000 de secours.

Comme autres ennuis ; celui là complètement de ma faute. En arrivant à Amano je me suis coincé dans une patate de corail, devant le village. Merci a ceux qui sont venus me secourir.

J’entre dans la passe de l’atoll juste avant la nuit et au moment de l’étal de la marée haute : Travail impeccable.

Puis j’entre dans la toute petite darse du village, mais le sondeur indique que je vais toucher ; je fais marche arrière. Puis j’envisage d’aller mouiller l’ancre non loin de là pour ensuite sonder à la main le lendemain avec l’annexe. Pourtant j’avais repéré un léger décalage de carte de 100 mètres, le sondeur indiquait 9 mètres puis rapidement 6 ; 5 je tourne la barre pour m’écarter. Paf ; la quille contre une patate de corail. Marche arrière ; j’allais à petite vitesse. Mais le safran se coince aussi dans le corail. Je me retrouve a ne pouvoir ni avancer ni reculer avec marée qui va baisser. Le tout avec la nuit qui tombe. J’ai vite paniqué, gonflé l’annexe, puis été tirer une longue ligne avec une ancre pour wincher.

Puis l’ancre principale. Je n’ai pu tracter sa chaine trop lourde pour une annexe avec un moteur 2 cv. Dans la panique je l’ai lâché en espérant limiter les dégâts : Inutile, au pied de la patate par 5 mètres de fond: et en plus elle s’est coincée. « On va t’amener à l’intérieur de la darse, tu va bien dormir comme ça « qu’ils me disaient… Le lendemain je suis allé récupérer les 60 mètres de chaine et l’ancre.

J’ai ensuite passé avec Loupy 10 jours mémorables dans le village d’Amanu.

Allez on repart déjà de cette exceptionnellement jolie valée de Hanavave sur l’ile de FATU HIVA aux marquises ce matin jeudi 22 février pour 127 Milles nautiques vers NUKU HIVA, « Milo one » rencontrées à Ushuaia sont là-bas ; je suis invité pour un mariage Samedi. Prévoir 24 heures de navigation.
jusqu'a cramer le convertisseur je pouvais disqur...

il a fallu remettre le mobilier qui s'était dépalcé de quelques millimètres. Et refixer,mieux qu'avant d'ailleurs.

Un des élèves fort sympathiques du collège d'electro-mécanique.
Et voila c'est fini, 4M de long...Mais de près c'est pas jolie, avec des bosses et des bavures de fibre.
A l'interieur de la darse du village d'Amanu; l'Atoll ne compte que 100 habitants.

La jolie passe pour entrer dans le lagon.
décharge du village; j'ai pu trouver des couvercles de casserole en alu pour refaire une bobinne de'Amarre de 110M qui ne rouille pas. c'était provisoire pour les canaux de Patagonie, j'en avait fait 2, mais en fait ça sert et j'en garde une a poste.
Voila les produits qui se vendent bien aux Tuamotu, beurre en boite de conserve, lait en poudre, corned beef.
J'ai plusieurs fois accompagné pour la chasse sous-marine. le plus courent des poissons pêchés est le poisson chirurgien. Il à bon gout, sont nombreux et facile à tirer.
Araldite un produit fantastique et qui se garde longtemps; ce kit à déjà été acheté il y a 3 ans à IBIZA pour recoller les aimants du stator de ce même pilote auto; depuis ça tient.