lundi 2 juin 2014

Brésil Fortaleza ;La transat c'est fait.



Des rochers de Sao Pedro e Sao Paolo, et surtout grace aux premiers Brésiliens de la mini station experimentale équipée wifi on pu avoir les nouvelles prévisions de vents qui indiquèrent  qu’il faut encore 1 voir plutôt  2 jours avant le retour de vents naviguables.
Mais tout ne va pas forcement comme on le souhaite, l’idéal eut été, et c’est ce que je voulait faire au vu des nouveaux vents : Attendre 1 ou 2 jours la bas, sympa et interressant, pour eux aussi, (ils se relayent 2 semaines puis rentrent  après 48H de navigation jusqu’a Fernando de Noronha ; c’est pas à côté). On étaient d ‘ailleurs invités a y réster. Mais c’est difficile; tout autour c’est très profond pour ancrer en plus de la houle et du courant.  Le bâteau pèche modifié en mission scientifique amarrés sur un grosse boué derrière lequel nous étions , attachés, maintenu bien en ligne derrière par le courant depuis plusieurs heures semblait aller bien. Puis l’Amarante se mit a avancer, comme si la quille faisait du pré sous l’eau, du coup le long bout, se detendit et lorsqu’il s’est retendu , il passait sous la quille, l’Amarante n’était plus tranquillement en ligne avec le courant mais tendu par son milieu en travers.J’ai pensé m’avancer au moteur pour la détendre suffisement et qu’elle repasse dessous mais aille ! l’hélice, si ça se prends dedans, ça peux couter cher...je plonge pour le passer dessous, mais l’amare casse, je remonte a bord ; sans stress car le courant porte vers le large ; Ne voulant pas pendre de risques je préfère reprendre la mer ; moteur, pluies passagères, mais sans aucun orage, juste une petite bourrasque éventuelle avant la pluie, pas de vents, zero vent, j’arrète le moteur, ça roule, les voiles claquent,  ah un peu de vent, on remonte, eh ben non, je retombe les voiles, le roulis encore, et en plus le courant nous fait reculer vers la d’ou on viens à près d’un noeud, Kimberly commence à perdre les nerfs ; et je comprends que de rester immobile au milieu de l’océan à rouler adum eternam puisse en désesperer plus d’un.
Moi je ne m’énèreve ni m’impatiente trop, je savait qu’on allait avoir pétole et pluies pour 3-4 jours, on n’en avait que 2 finalement et on avait déja fait 900 sur 1200milles ! ; mais a vivre c’est très different.
Après 2 ans de marinisation et de patience pour Loupy ;ma petite chienne Jack russell, a atteint le niveau expert en traversées océaniques : Elle arrive à se nourrir elle même, de poissons volants tombés sur le pont .Elle sait à l’odeur qu’il y en a ou pas de l’interieur, et s’il est gros reconnait au son (sautille) ,réclame urgence pour que je la monte en haut des marches ; du poisson bien frais croque miam. Egalement dingue des dauphins, elle arrive peut etre même a communiquer par ultrasons avec ce qu’elle prends pour des extraterrestres ; a moins qu’elle ressente les origines communes du mammifère terrestre, retourné dans le milieu aquatique ?
 C’est en même temps beau et passionnant, cette zone calme au milieu de l’équateur ou les vents viennent mourrir laissant des houles entrecroisées ; un oiseau par ci, un poisson volant par là, et ses fameuses algues jaunes, qu’on voyait déja portés par les vents en file indienne, depuis 4 jours ; sans vent elles sont par plaques, j’ai déja dû plonger 3 fois car enroulé sur l’helice ; assez fragile ne fait aucun dégat mais reduit conciderablement le rendement de l’hélice. Puis je remet du moteur pour toute la nuit, doucement a 4 noeuds, puis le ledemain arrivé à 0°00 N/S l’équateur j’arrète tout. Et on attends...Attendre jusqu’au lendemain que le vent revienne (comme prévu), y a plus de courants ; ça c’est bien. J’explique a Kimberly que c’est du gaspillage, du bruit de s’avancer plus et surtout qu’on n’a pas assez de gasoil pour faire le parcours qui rèste, la zone déventée est si grande qu’on sera dedans quand même ; il faut attendre ; Moi ça fait 4 mois que je suis parti, je relativise mieux. C’est pas si long, rien de dangereux, puis le matin à 7 heures le vent revient comme s’il était juste parti en week end avec une stabilité et une régularité parfaite ; le bateau redonne le son de l’eau qui coule à la vitesse de 5-6 noueds. Il en rèste 254 milles ; 2 jours environs pour l’ile de Fernando de Noranah.
Le 29 mai 2014  1h06, il ne rèste plus que 35 miles, j’ai pris de la marge à l’est en prévisons des courants et du vent cencés tourner de plus en plus de face. J’en ai pris plus qu’assez et je préfère ça, en revirant plein sur l’ile nous sommes au grand largue, 2ème ris malgré un vent pas si fort, mais il n’y a auqu’une gite et la vitesse est toujours au dessus de 5 voir 6 noeuds. La distance fût parcouru avec une régularité et une vitesse étonnante. C’est comme si on était passé de l’autre côté du monde ! fini les pluies, juste quelques nuages sympas, pas de vents bizares...Je ressens la rotation inverse du vent par rapport a l’hémisphère nord ; c’est très léger, le vents se decale dans la journée comme en force en quelque sorte dans le sens aguille au nord et inverse au sud. Si c’est ça les vents Brésiliens c’est top ! juste maintenant pas trop zen pour dormir sachant que dans 6 ou 7 heures je suis sur l’ile !
Fernando de Noranha ça devait être top a l’époque de Bernard Moitissier, maintenant pas trop ; faut payer très cher pour y être mouillé sur sa propre ancre. Pas une surprise je m’étais renseigné avant :  240 Reals pour 2j =80 euros !
La surprise c’est plutôt que Kimberly ayant cru, qu’elle n’avait pas besoin de visa...Sa négligerance m’exaspère. On appelle ça la réciprocité. Comme les Brésiliens qui vont aux USA doivent demander à L’AVANCE un visa, il en va de même pour les americains qui vont au Brésil (250 dollars).Sarkozy a passé le visa pour les Brésilens qui vont en France de 6 mois à 3 ; du coup les Français qui y vont n’ont plus que 3 mois. Pour moi qui a le passeport Allemand, c’est bien: 6 mois, rien a payer.
Alors qu’es qu’on fait ? Courses et visite de l’ile le tout en réfléchissant : Tout ce qu’il y a autour, autre que le Brésil est a 2000km au moins! Y a le choix quand même : Débraquer un clandestin sur le continent ( je précise qu’il est également interdit pour Kimberly de prendre l’avion en partance du Brésil), Passeur de clando : Non.
Uruguay ? 4000km ouf ! Puis remonter le Brésil depuis le Sud ! Pas mal mais 4000km, prévoir un mois ! Avec Kimberly, ça m’a mis un coup ! « ah je croyais qu’il en fallait pas, j’avais fais des recherches pourtant »
Retourner au Cap Vert ? Le continent Africain n’est pas loin 2000km ! Allez la transat : on fait un aller, puis comme c’est cool et pas si loin encore un aller retour ? Non
J’opte pour la Guyanne Française, frontière Nord avec le Brésil juste après l’embouchure de l’Amazone. Défaut majeur : courants et vents de face pour retourner vers le sud, mais je peux faire le Brésil du haut vers le bas, quitte a se que ça soit plus long, en commençant par remonter l’Amazone sur 100 ou 200km... j’ai entendu qu’en voilier (au moteur) on peut remonter jusqu’a 1000 ou 2000km.
Allez c’est parti, escale a Fortaleza 350 milles, l’Amarante fais des records, 158 milles les premières 24H puis 181 milles le 2ème, décidement on a laissé le meilleur pour la fin ! 7,5 noueds de moyenne sur 24H ! moi qui visait et stressait un peu pour qu’on arrive avant la nuit :On arrive la matinée.

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