mardi 23 janvier 2018

Hao et Makemo



 La superficie de la Polynésie  française est presque aussi grande que l’Europe, cependant le cumul des surfaces terrestres ne dépassent même pas la Corse.
L’ensemble comporte 5 zones ; Les Gambier, la plus petite et compacte mais tellement jolie et variée.
 Au Nord-Est des Gambier se trouve la plus grande zone avec une bonne centaine d’Atolls ; Les Tuamotu.
Au Nord près de l’équateur, les Marquises ou je vais aller après Makemo.
Les iles de la société à l’Ouest de Tuamotu, ou se trouve Tahiti avec Papeete la capitale. Puis une 5ème zone au sud ; les Australes, dont l’ile de Rapa en forme de C qui m’a particulièrement tenté.

Alors pourquoi Hao et Makemo ?
En arrivant au Gambier, je n’avais rien de prévu pour la suite, j’ai donc ouvert les oreilles, regardé les autres possibilités en tenant compte des vents. J’hésitais entre les Australes au Sud et les Marquises au Nord. Puis la solution s’est présenté d’elle-même ; Silverland le bateau de pêche danois transformé en voilier, d’un couple d’amis Hollandais Marco et Marije ainsi que Mathies leur garçon que j’avais rencontrés à Tobago il y a maintenant 2 ou 3 ans étaient justement à Hao. 450 Milles au Nord Ouest des Gambier. Très bien ! Puis depuis Hao monter plein Nord en vent de travers sur 550 Milles jusqu’aux Marquises.
Au Tuamotu c’en est déroutant d’atolls, rien qu’entre les Gambier et Hao, j’y suis passé entre une dizaine. Pas besoin de slalomer, j’ai pu aller tout droit quand même, à l’œil nu j’en ai vu 2 ; Bon en fin de compte ils se ressemblent tous ; l’ile est une fine bande de terre, plate en forme de lunette de WC.

Ce qui les distingue sont une passe suffisamment profonde, ou non pour entrer dans le lagon. Les autres différences sont les habitants et les constructions humaines, comme un aéroport. Et bonne surprise en arrivant à Hao (18°06’ S 140°55’ W), une darse pour se mettre à quai ; J’étais content. En plus gratuit. En étant au mouillage, j’ai toujours l’impression de naviguer en faisant du surplace ; transiter par l’annexe, les pieds mouillées, faire attention à ne rien oublier, à bien l’attacher, aux coraux à ras de l’eau,  et croiser les doigts pour que le moteur démarre…ca me gave un peu. Donc d’être a quai fût vraiment agréable ; j’ai pu directement débarquer mon vélo, pour me faire faire une visite guidée du village, en vélo par une enfant de 10 ans qui vit avec ses parents sur un catamaran ; le beau père y est professeur de mathématiques depuis 1 an.
 J’avais aussi une mission : Apporter un sac de fruits et de légumes pour la cousine d’Hervé qui habite Hao. Hervé et sa famille polynésienne, de l’ile de Taravai aux Gambier ont un joli terrain de volley ; on faisaient des tournois de volley-ball et de pétanque, dans une ambiance de joie et de bonne humeur tellement naturelle, qu’à y repenser, je me demande si je l’ai vraiment vécu ou si c’était dans un film.
L'aéroport de Hao, d’un niveau bien supérieur à celui des Gambier avec plus de traffic, bien qu’il n’y ai que 1000 habitants, fût construite à l’origine par les militaires. Entre les années 1960 jusqu’en 1990, les essais de bombes atomiques –entre autres- ont nécessité ces aménagements, et la darse aussi, d’où la possibilité de l’utiliser. Depuis il n’y a plus de militaires. L’atoll qui à servis aux 169 essais nucléaires est Mururoa ; On dit que l’atoll est complètement fissurée, qu’elle va s’effondrer et couler d’un instant à l’autre. Toutes les maladies et le négatif sous toutes formes, est mis sur le compte des essais nucléaires.

La piste de l’aéroporté de Hao fait 2km800 contre 1km700 aux Gambier. J’y suis allé en vélo.
Eclairages de piste pour la nuit et une belle tour de contrôle. L'aérogare se trouve au coté opposé a la ville, en bout de piste près de la passe d’entrée de l’atoll, avec un grand quai pour navires afin de transférer le chargement des avions vers les bateaux, et l’inverse.
Pour aller de Hao a Tahiti le vol dure 2 heures au lieu de 4 depuis les Gambier, mais a peine moins cher. Environs 300 euro un aller simple contre 350 depuis les Gambier. Heureusement pour les habitants et les études de leurs enfants, le gouvernement à prévus des vols scolaires, quasi gratuits.

Aux atolls rien ne pousse sans améliorations de la terre, rien ne pousse à part les cocotiers. Par exemple j'ai vu un arrivage au magasin par avion de fruits et légumes dont un carton de citrons des Gambier ou elles tombaient des arbres.

A Hao ils ont abandonné la perliculture pour cause de qualité insuffisante; J’ai entendu dire pour cause d'eau trop chaude. Pour redynamiser le 2ème plus grand Atoll qu’est Hao ; un projet d’élevages de poissons gouteux©, qui seront ensuite expédiés aux chinois par avion. A suivre mais je crains que les chinois vont trouver moins cher ailleurs.

Marco qui devait retourner à Hao depuis Makemo le 18 janvier m’a écrit devoir attendre le vent du Nord dont ; rien n’indique un changement avant 2 semaines. Je rappelle que son magnifique voilier est un bateau de pèche qui peut tout juste naviguer en vent de travers. Je suis donc parti après 4 jours à Hao pour l'atoll de Makemo (16°35’ S 143°31’W),  à 180 Milles au Nord Ouest. Du coup il me faudra surement faire du prés serré pour arriver au Marquises depuis Makemo. Pas grave ; Ce qui coute le plus cher ; c’est de perdre du temps.

J’ai repris la mer très tôt; pour arriver le lendemain fin après-midi. Motivé par le fait qu’il y a aussi un quai, avec de la place libre là-bas, et surtout de voir Marco sans attendre et visiter cet autre atoll. Le quai c'est cool, le quai c’est OK…et d'après Marco on y mange mieux.

J’ai bien navigué en entrant la passe avec 3 heures d’avance sur mon ETA ( Estimated Time of Arrival); Le quai et le village de Makemo sont directement à coté de la passe. Marco et Marije pourtant la quarantaine bien avancés, font des sauts et des allers retours en kite-surf à ras du quai et des mats de voiliers avec une maitrise incroyable.

 

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