lundi 13 novembre 2017

Robinson Crusoë


L’ile de Robinson Crusoë, (oui, oui elle s’appelle ainsi) est à 450 milles au Nord Ouest de Valdivia, elle fait partie de l’Archipel, Juan Fernandez qui comporte accolée la petite Santa Clara, et a 90 miles à l’Ouest l’ile Alejandro Selkirk, qui contrairement a ce qu’on peut lire sur internet, est habité par un petit village de pêcheurs de langoustes, spécialité lucrative de l’archipel. Cette ile aurait plutôt dû s’appeler Robinson Crusoë, puisque c’est le nom du personnage de fiction dont le véritable personnage s’appelait Alexandre Selkirk, qui lui avait vécu sur l’ile de Robinson Crusoë. (33°38′S 78°50′O)

Ayant récupéré les analyses d’anticorps rabiques de Loupy, en vue d’une entrée en Nouvelle Zélande et/ou Australie, j’ai pu enfin reprendre la navigation en haute mer. Pour les prévisions, manque de chance; alors qu’au moins la moitié du temps le vent est de Sud, je me retrouve avec des dépressions vent en pleine face, et d’autres variations complexes, qui ne laissent rien en vue avant 2 semaines.

En analysant tout ça, je vois une relative clémence des vents et qu’en spéculant sur les variations, je devrais arriver à faire cette distance en 6 ou 7 jours.

Le 31 octobre au soir, j’étais prêt à décoller pour le lendemain matin. MAIS ce qui me tracassait c’était la morsure de chien qui ne guérissait pas si bien ; d’autant plus qu’en lisant sur le sujet, je me faisais des frayeurs : On meurt en quelques jours s’il est enragé, les signes d’infections sont accroissement de la douleur, gonflement, rougeurs…Justement surement du fait que je venais d’extraire une partie noire au fond la plaie au couteau, ç’avait créée de tels symptômes. J’envois des messages a Lilly pour d’aller a l’hôpital le lendemain. Aussi qu’elle demande les carnets de vaccination au propriétaire et de ses putains de labradors, qui sèment la terreur en passant le portail d’entrée.

Lors d’une visite chez elle pour tout un week-end, j’avais pris Loupy avec moi afin qu’elle ne reste pas seule au bateau aussi longtemps. Je la tenais dans les bras pour la protéger de ces furies de Labradors. Surtout l’un d’eux, qui aboie avec une voix de caniche, et c’est celui qui m’a mordu. Un pincement à la cuisse m’a fait une belle blessure et douleur musculaire; déjà en convalescence je n’avais pas besoin de ça ; vas y que je boite de nouveau, et de la même jambe.

Donc au lieu de partir naviguer, le matin je prends le bus, puis passe chez Lilly, on prend un taxi pour l’hôpital public. Ce fut l’occasion d’y fêter Halloween ensemble : L’hôpital construit dans les années 80, qui a servi en continu sans rénovations, est en mauvaise état, les patients sont soignés et parquées dans le couloir a tour de rôle. D’après l’infirmière et le médecin, la blessure guérit normalement, ils me mettent tout de même une perfusion pour m’injecter de la pénicilline et un autre produit. Pendant cette durée, assis dans le couloir central, quatre carabiniers entrèrent avec un gars menotté la tête ensanglantée, on discute avec les uns et les autres, observent la vie a l’hôpital, et fait en sorte qu’on ne m’oublie pas...Au final j’ai le sentiment d’avoir été bien soigné, et il n’a pas fallu payer.

Retour au bateau a 14 heures. Je me fais larguer les amarres par le couple d’Américains septantuagénaires, qui jeunes ont fait le tour du monde avec un 27 pieds. Il me montra les mauvaises prévisions pour aller a Robinson Crusoë sur sa tablette. Face à mon intention d’y aller quand même, me dit simplement qu’ils sont trop vieux pour ça.

La marée descendante, me permit d’aller a 6 nœuds sur un filet de gaz, vers l’embouchure a la Ville de Corral pour faire le plein de diesel, et de remplacer la bonbonne de gaz de 15kg Chilienne par une pleine.

J’engage plein Ouest au prés bon plein, ce qui me permet de m’éloigner plus rapidement de la côte, sans trop taper dans le vagues.

Un grain le soir m’a fait réduire la voile, et prendre une bonne averse, j’ai ensuite conservé moins de voilure pour dormir.

Après 2 jours le vent tomba progressivement, les voiles se mirent a claquer de la houle résiduelle, j’enroule toute la voilure et fais 2 heures de moteur, puis l’arrête pour dormir. Au milieu de la nuit réveillé par trop de roulis, je constate un vent de 12 nœuds puis déroule toute la voilure pour faire du prés et de reprendre le sommeil.

La Radio BLU, avec le modem et toute l’installation qui va avec me permet d’avoir des prévisions de vents précises quand je veux. C’est vraiment ce qui me manquait pour ce type de navigations. HEUREUX.

Les prévisions au départ de Valdivia, ont par la suite été légèrement différentes, à mon avantage, et c’est après 5 jours et 10 heures que je mouille l’Ancre à minuit dans la baie habitée de l’ile de Robinson Crusoë. J’avais un peu de lumière du village, car sinon, de jour j’aurais d’abord été ancrer vers l’un des magnifiques endroits au Sud, d’autant que c’était calme.

Tout s’est bien passé lors de cette traversée, j’ai bien mangé, j’ai pu bien dormir, ce qui est important aussi. Il a fait bon, moins froid et moins humide qu’a Valdivia. NON Tout ne s’est pas bien passé : Le réservoir d’eau double peau neuf est déjà éclaté ; j’ai perdu 150 litres d’eau. Et même pas la peine d’essayer de le réparer.

L’ile est très jolie, avec de montagnes abruptes couvertes de verdure. Le village de 1000 habitants est en développement, ils ont même un petit hôpital tout neuf. Son école se remplis de cris d’enfants ; on sent la joie de vivre.

Etant le seul voilier je me fais rapidement remarquer, d’autant que je perds Loupy pendant 2 heures, ce qui m’a permit de connaitre beaucoup de monde.

J’apprends qu’en 2010 il y eu un gros tremblement de terre sur le continent qui eu pour conséquence un Tsunami de 15 mètres de haut, qui détruisit toute la partie basse du village et fit 16 morts. Depuis ils ont reconstruit. Le gouvernement n’autorise pas d’y habiter et ne dédommagera pas la prochaine fois.

Pour aller prendre l’avion de 8 places, il faut passer par la mer. Sinon par un chemin muletier. Hier il y a eu un temps magnifique ; l’occasion pour une randonnée de 2 heures jusqu’au col mirador de Selkirk, d’où en on voit l’autre côté de l’ile. Afin de protéger les nombreuses espèces endémiques, en plus de la complexité de parcours, il n’y a pas de projet de construire une route d’accès à l’aérodrome.

J’ai également rencontré un Américain de Chicago, chercheur de trésor depuis 15 ans sur l’ile. Il a une autorisation officielle et emplois 12 personnes pour retrouver les tonnes d’or que le gouvernement Mexicain a enfouis ici il y a deux siècles. (Pour plus de détails taper, « Juan Fernandes treasure » dans google m’a-t-il dit).

Demain, il me faudra environs 2 semaines pour naviguer les 1600 Milles, jusqu’à l’ile de Pâques. Ce sera avec des prévisions favorables; en vent de travers par 15 noeuds les premiers jours, puis grand largue.


Construction d'une creche.

Vue de la baie depuis le mirador de Selkirk version moderne reconstruite.

Content de pouvoir marcher normalement de nouveau.
Chemin amenage au parc pour observer les nombreuses plantes endemiques.

Vue de l'autre cote de l'ile du haut du col, ou doit se trouver la piste de l'aeroderome.



Le cimetiere

bien que encore froide les enfants apprecient.

Embarquement de vivres et affaires que la famille envoie vers les quelques habitants de l'ile de Selkirk. Celui-ci reviendra avec des langoustes a bord.

Explication geologique de l'archipel a la bibliotheque, seul endroit ou j'ai trouve intenet et d'ou je remplis les legendes (donc manque les accents)

photo d'une photo de l'ile de Selkirk; la micro-baie est mal abrite, mais peut etre j'y fais un tour apres 90 milles de navigation.

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