Partie 1- Uruguay -Argentine (Ushuaia) :1250 NM
Le bateau a été préparé à Piriapolis en Uruguay …Nous y étions 6 bateaux à vouloir descendre dans le sud argentin
Travaux relativement simples sur le catamaran Fountaine Pajot de 2004 :
Installation d’une éolienne
Chaine neuve de 50 m de 10mm et ancre d’occasion Rocna brésilienne de 43 kgs (elle a fait le travail !!!...)
Révision du guindeau
Révision du gréement (changement des haubans) et achat d’un génois inter d’occasion en secours
Nettoyage du réservoir diesel et changement des durites du réservoir au moteur de 8 mm à 10 mm
Entretien poussé des deux moteurs et achats des filtres (huile, diesel), courroies et pièces (pompe eau, démarreur,…)
Achat d’un petit chauffage d’appoint chez SVB au kérosène…
Chauffage fonctionnant avec la marche des moteurs comme le chauffe-eau et courant dans les deux coursives et cabines
Récupération de 3 grandes aussières flottantes de 70 mètres chacune de 18 mm (cadeau de deux américains qui arrivaient du Sud…)
Les formalités en Argentine
L’entrée s’est faite en Argentine à Mar del Plata.
Pour entrer et sortir d’un port il faut demander sur la VHF 16 l’autorisation à la Prefectura qui fait office de capitainerie et de Police Maritime puis s’amarrer à l’une des bouées d’attente près des yachts –clubs. Les douanes (6 mois en transit pour les bateaux UE sans frais de douane), le service santé, le service immigration, et la Prefectura viennent à bord et contrôlent les documents, sans oublier les deux gentils chiens dressés pour trouver d’éventuels produits illicites etc. Puis il faut aller à la Prefectura faire l’ensemble des formalités pour obtenir le ZARPE permettant de naviguer en Argentine à l’exclusion des Malouines (autre autorisation à demander si nécessaire).
A chaque sortie de port et d’entrée, il faut demander l’autorisation de la Prefectura qui apprécie si les conditions de sécurité sont remplies. Il faut noter que la Prefectura s’autorise dans chaque port où elle est présente à venir à bord et à contrôler les éléments de sécurité essentiels à savoir l’effectivité des révisions du radeau de sauvetage, des extincteurs, des fusées réglementaires, des gilets ou brassières et de l’AIS et des moyens de communication avec tests de la VHF, et Iridium etc. Nous avons eu des contrôles de sécurité à bord à Mar del Plata, San Julian, et Ushuaia. Pas de départ possible donné par la Prefectura si la sécurité n’est pas totale…D’ailleurs la Prefectura demande à tous les bateaux se dirigeant vers la Terre de Feu de leur communiquer chaque jour la position (GSM ou internet). Pour notre part nous avons communiqué par Iridium Go et tout s’est bien passé.
Il est à noter que les formalités faites, nous avons été accueillis très chaleureusement par le directeur de la section voile du Club Nautico José et son épouse…Et le restaurant du club est probablement le meilleur rapport qualité prix de Mar Del Plata !
Achats divers
L’achat le plus indispensable et faisant l’unanimité est le magnifique livre des italiens Rolfo et Ardrizzi « Patagonia & Tierra del Fuego – Nautical Guide » (Editions Nutrimenti Mare, 2016, 3ème édition). Tout y est : la Bible Nautique du coin tout simplement.
Pour les cartes, nous avions Navionics et Opencpn (Cm93 et Navionics et .kap…).Navionics est correct malgré certaines erreurs… le livre des italiens détaille beaucoup mieux les mouillages.
Nos autres lectures : entre autres, Les Damien, Autissier, Van der Kerchove , Sepulveda, Coloane, et bien sûr le Bruce Chatwin « En Patagonie »… Et aussi le « Traité du Zen et de l’Entretien des Motocyclettes » de Pirsig qui résume les rêveries et passe -temps d’un capitaine !....
Une combinaison de plongée adaptée à la température de l’eau (pour travaux autour de l’hélice ou bouts attrapés ou kelp tenace…) qui nous a été bien utile !
Autres achats indispensables : une machette et une binette pour se débarrasser du kelp sur le mouillage et un très bon duvet de haute montagne (le nôtre était pour une situation de confort à moins 11°)
Aucun problème d’approvisionnement sur la route, les rares ports argentins permettent de compléter le diesel, les produits frais ou le gaz. Ce fut le cas pour nous à Camerones et San Julian. Mar del Plata est incontournable pour les gros approvisionnements et produits à longue conservation, sans compter les prix moins élevés que dans les autres ports. Ushuaia est bien approvisionné mais reste cher malgré son statut fiscal.
Notre route (43 jours) et la météo rencontrée
Sur la cote patagonienne argentine il fait très froid et sec. On n’adonc pas souffert de l’humidité sur ce tronçon. Bien évidemment sur le petit catamaran, la route est calculée en évitant tous les vents de secteur SE à SO…Et aussi en jouant à cache-cache avec les grosses dépressions d’ouest.
En conséquence nous avons fait les étapes suivantes :
1.Mar del Plata à Camarones en longeant la péninsule Valdès…L’arrêt à Puerto Madryn est un « classqiue » mais nous avons profité de la bonne fenêtre météo pour le catamaran pour poursuivre car les conditions allaient ensuite se dégrader fortement. On s’est rattrapé plus tard avec les baleines..
2.Camarones à Caleta Hornos
L’arrêt à Camerones est sans intérêt majeur (diesel en bidons et petite alimentation en produits frais). En revanche la caleta Hornos au sud est est magnifique et permet de tester les amarres flottantes pour la première fois accrochées aux arbres et rochers.
3.Caleta Hornos à San Julian
La majorité des bateaux s’arrêtent avant à Puerto Deseado (70 NM au nord) car l’entrée de San Julian est du même style que celle de la Ria d’Etel en plus complexe et avec un tirant d’eau plus petit. Tout s’est bien passé. Suite à l’avis de forte tempête, nous avons mouillé dans la rivière de San Julian. Nous avons tenu à 50 nœuds grâce à notre super ancre mais l’ancre s’est retournée subitement suite à un changement de l’orientation du vent à 90°. Un dérapage heureusement contrôlé car nos moteurs étaient prêts au cas où…
4.San Julian -Entrée Magellan (cabo virgin)
On a attendu sagement, à l’entrée du détroit de Magellan, au Cap des Vierges le passage de deux dépressions qui nous barraient la route Sud.
5.Cabo Virgin - l’Ile des Etats (Puerto Hoppner)
Arrivée magique dans l’Ile des Etats avec la caleta Hoppner, fabuleuse mais très étroite d’accès pour un catamaran (maximum 10 mètres)
6.Ile des Etats – Canal de Beagle via le détroit de Lemaire
C’est très simple à moins de vouloir des ennuis sérieux ! Il faut attendre le flux de courant Nord /Sud et du vent relativement calme de NW à NE. Sinon,on reste sagement au mouillage car c’est un vrai chaudron qui engloutit les bateaux.
7. Le canal de Beagle vers Ushuaia
Des nombreuses caletas permettent de mouiller en direction de Ushuaia. Pour notre part, ce sera Puerto Espanol/Aguirre, Harberton, Almanza, et finalement Ushuaia…On commencera sur la route du canal de Beagle à découvrir les fameuses accélérations de vent dues au relief (williwaws et autres plaisirs locaux …). Nous passons de 5 à 47 nds en quelques minutes mais naviguant toujours de jour dans les canaux (c’est obligatoire, normalement…) nous voyons de loin les zones ventées mais très passagères.
L’arrivée à Ushuaia est magique avec le Phare des Eclaireurs puis le Mont Martial (et son glacier) qui domine la baie. Ils n’ont pas vu de catamaran depuis plusieurs années. En fait un autre catamaran arrivera bien plus tard derrière nous…Un outremer ! Mais on n’est plus dans la même catégorie !
Deux yacht-clubs…Un en centre-ville, face à l’ancien casino (fermé en 2024) et l’Afasyn, à côté de l’aérodrome. Le second est légèrement plus cher mais possède plusieurs douches avec eau chaude et sol chauffant! De plus l’accueil de Roxanna Diaz est excellent et il possède une grande salle pour faire des fêtes et manger un Asado (le BBQ local). Nous y ferons d’ailleurs notre réveillon de Nouvel An avec le sympathique mais un peu malheureux skipper du Vendée Globe Bestaven et sa chaleureuse équipe de Maitre Coq venue de France pour lui permettre de terminer son tour de monde. En effet l’Afasyn met à disposition gracieusement un important atelier pour les réparations ainsi que du matériel et de l’outillage.
A l’arrivée il ne faudra pas omettre d’aller de nouveau à La Préfectura et aussi aux douanes locales (La Terre de feu argentine a un statut spécial !!!!).
Pour le départ d’Argentine vers le Chili (Puerto williams) c’est simple : on va à la Préfectura leur dire la date et l’heure de départ et la composition de l’équipage, on va ensuite aux douanes et au service immigration, on retourne au bateau pour subir un dernier contrôle de sécurité très tatillon et on a enfin le zarpe et l’autorisation de quitter le territoire….ouf…On peut partir désormais au Chili…
Partie 2 - Navigation en Terre de Feu chilienne et Canaux chiliens de Patagonie :1670NM
Les formalités Chiliennes
Elles commencent au salon du Micalvi (le bar est malheureusement fermé depuis plusieurs années) par un contrôle « sanitaire » (un formulaire à compléter). Ensuite visite à l’immigration et aux douanes et enfin à l’armada qui délivre le zarpe du voyage. C’est simple : l’Armada impose l’itinéraire pour remonter vers le nord ou aller au Cap Horn éventuellement!!!... et elle demande tous les soirs d’indiquer votre position par internet ou autre. Il est possible de déroger à l’itinéraire imposé par l’Armada mais avec autorisation seulement de sa part ou sans rien demander…ça nous est arrivé pour prendre des raccourcis vers le détroit de Magellan. Normalement, la navigation dans les canaux doit se faire de jour pour des raisons de sécurité. C’est mieux aussi pour voir les paysages ! Mais il arrive que certains bateaux coincés dans des mouillages à cause du mauvais temps naviguent alors de nuit pour rattraper le retard sur leur programme.
En général, les rapports avec l’Armada chilienne sont plus sympathiques qu’avec la Prefectura argentine. Les deux avancent des principes de sécurité pour nous protéger et nous aider. Nous n’avons heureusement rencontré aucun problème dans les deux pays. Contrairement au Brésil !!!
Les achats
Aucun problème à Puerto Williams…le super marché est moins approvisionné qu’à Ushuaia mais c’est pas mal.
Sinon, ne passant pas par Punta Arenas qui rallonge la route sur le difficile détroit de Magellan, il reste la possibilité de Puerto Natales (petit détour de 80 nm) où on trouve absolument tout, diesel et gaz compris. Fini le Malbec argentin, au Chili on passe au Carmeneré. Et on remplit les soutes…
La dernière solution est Puerto Eden où on trouve du diesel (un peu plus cher à cause de l’isolement) et des produits frais commandés ou pas en avance. Le petit village est souvent approvisionné deux fois par semaine par ferry de Puerto Natales … Sans oublier les délicieuses Centolla…
Donc tout est bien facile contrairement aux légendes tenaces.
Pour information, on trouve même une excellente distillerie de gin à Puerto Natales gérée par des australiens accolée au bar digne de la grande époque de Ty Beudeff: « The last hope » ou Ultima Esperanza…
Après le golfe des Peines (Penas), on trouve plusieurs villages. Sur la route principale (canal Moraleda) il y a principalement Puerto Aguirre où on peut se ravitailler auprès de petites épiceries et aussi acheter du diesel plus cher qu’à Puerto Eden....Il y a aussi Melinka à la sortie du même canal.
Le voyage vers le nord est long…1200 NM vent dans le nez et souvent avec le courant, et le diesel est vite consommé !
Méteo et voyage (69 jours)
Grace à l’iridium Go nous avons pu disposer d’une météo à peu près fiable. Avec une marge de 10 nds en plus, nous avions le vent annoncé. Nous utilisions Squid X avec GFS 22 km ou 90 km selon nos besoins en précision, pour avoir une météo quasi toujours dans l’axe nord-sud qui coïncide avec l’axe des canaux, donc de face avec souvent une mer dure et des courants forts, sauf du vent de sud-ouest dans le canal Messier et la traversée du golfe de Peines…ouf…
Le trajet de jour dans les canaux est « imposé » par l’armada mais nous avons fait quelques variantes ; les caleta (abri ou mouillage) indiquées entre parenthèses dépendent bien sûr de nos choix sur les longueurs d’étapes.
De Puerto Williams à Magellan :
Canal Beagle (Ferrari, Olla)
Brazo noreste (Beaulieu, Cinquo Estrellas)
Canal o Brien (Akar), canal Ballenero (isla del Medio), Canal Brecknock (Brecknock)
Canal Cockburn (Cluedo), Canal Ackwalisnan, O’Ryan, et Seno Pedro puis Magellan (Notch)
De Magellan à Puerto Natales
Canal Smyth (Puerto Profondo, Darde, Mallet), Passage Victoria, Seno Union (Fontaine, Jaime) Angostura Kirke (Desaparecidos, Fog) et canal Valdes et enfin Ultima Esperanza -Signoret à Puerto Natales et au-delà (Terminal Pesquero , Laforest, Puerto consuelo-Eberhardt, Bellavista)
Il y a des bouées payantes au Terminal Pesquero…l’une d’elle a lâché !..Un bateau franco-polonais a pu s’en sortir juste à temps évitant de s’écraser sur la digue…grrr…
Puerto Natales, outre son intérêt touristique aux alentours et ses approvisionnements, permet également de rejoindre par la route l’aéroport d’El Calafate en Argentine ou peut être utilisé en allant au poste frontière argentin pour faire une sortie /entrée au Chili pour prolonger son visa …
De Puerto Natales à la fin du Canal Messier et Golfe des Penas
Après le retour au canal Union, on remonte vers le nord…
Canal Collingwood et Sarmiento (Moonlight Shadow, Damien)
Canal Peel et Amalia (Amalia)
Canal Pitt (Pico), canal San Andres, canal Conception (Bolina), canal Wide,Canal Icy (seno Pio XI)
Canal Grappler (Lucrecia), Paso Del Indio (Grau) et Puerto Eden…Incontournable arrêt pour retrouver un village hors du temps..
Puis canal Angostura Inglesa avec ses forts courants conduisant au canal Messier (Yvonne) et à une variante sur le Seno Iceberg…
La fin du Canal Messier marque le début du Golfe des Penas qui ne se traverse qu’avec du vent favorable..
Peninsule de Taitao et remontée vers Chiloé et le Golfe de Corcovado
Canal d’entrée (Canaveral), Canal Pulluche, Chacabuco (Jacqueline) et canal Errazuriz (Humos)
Canal Moraleda (Pozo Inesperado, Puerto Aguirre, Brooks, Mulchey)
La petite marina de Puerto Aguirre était soit disant complète (il fallait réserver avant! Dur de prévoir son arrivée longtemps avant et de les appeler…) et les douches en panne ! Heureusement un excellent mouillage était à quelques encablures…
Chiloé et route vers Valvidia
Après avoir traversé le golfe de Corcovado, nous retrouverons un bassin classique de navigation avec plus de 50 iles …le choix des mouillages est alors facile et pour mémoire , nous avons fait
l’ile de San Pedro au sud puis Chiloe (Estero Pailad, Marina Quinched proche de Castro, Estero Ichuac, Estero Pindo, Quinchao et Achao, ilots Mechuque). Le canal de Cachao au nord de Chiloé est impressionnant avec son fort courant. Il s’agit de s’embarquer avec le courant descendant si vous allez vers l’ouest et vous êtes sur un tapis magique à 13.2 nds quand le speedo annonce 6.0 ! Le pont reliant le continent et Chiloé est en construction. L’inauguration prévue en 2025 sera certainement reportée ? Notre dernier mouillage patagonien au nord d’Ancud est Estero Chaubar.
Ensuite il reste la route vers Valvidia de 140NM. Nous la ferons avec 2 arrêts (Guayusca et Milagro) bien abrités du SE.
Pour les mouillages, ce fut sur ancre sur la moitié des mouillages ou sur ancre avec des amarres à terre selon la configuration du mouillage et du vent annoncé, souvent avec 2 lignes à terre, parfois 3 mais à Brecknock nous en avions 4 et même 5 à Pozo Inesperando (55nds enregistrés à Puerto Aguirre !) …ça a fait le job !...Il est certain qu’un équipage à 2 a beaucoup de travail et requiert une excellente coordination entre les différentes manœuvres (ancre, maintenir au moteur le bateau, annexe ou kayak à mettre à l’eau puis installer les lignes ….). A 3 c’est plus simple et 4 c’est le luxe !...
Partie 3 - Partir en catamaran de croisière dans le Sud
Bon.. ce n’est pas la route principale pour naviguer dans les lagons avec un catamaran FP de 38 pieds !...En route pour un deuxième tour du monde, il nous a pourtant semblé presque évident de ne pas repasser une nouvelle fois par Panama et de payer 3000 euros le passage du canal, ce qui commence à être abusif. En 2010 nous avions payé 750 dollars le passage. La décision de descendre a été prise à Rio arrivant de Namibie via Ste Hélène.Hors les bateaux de charter, moins de 10 bateaux de croisière font la route Est-Ouest avec le vent de face pour la remontée chilienne et une dizaine aussi maximum dans le sens ouest-est au portant (la fameuse « longue route », retour logique, de la Polynésie en Europe de Bernard…). A noter que la route Est-Ouest est faite par la majorité des rares voiliers (cata et mono compris) presque entièrement au moteur sur la partie chilienne … Les catamarans sur les dernières années se comptent ici sur les doigts d’une seule main…surtout des petits …ça alimente les conversations de pontons et permet de bien rigoler avec les authentiques habitués des mers du sud…Il est certain que ce n’est pas les cocotiers surchargés …Mais aujourd’hui les zones de navigation surpeuplées de bateaux équipés comme à la maison ??? Non merci pour nous…On aime toujours l’Aventure et les vraies rencontres même si on le paie en froid, en humidité et en dureté des conditions rencontrées…Mais que c’est beau….quand le soleil est au rendez-vous !….
Pour le reste c’est aussi l’équipage qui rend l’affaire possible. Nous étions 3 sur la totalité du trajet argentin et chilien et deux amis de plus pour l’étape Ushuaia à Puerto Natales.
Voilà ça s’est fait !...On remet le bateau en ordre de marche à Valdivia car il y a un travelift pour lever des catamarans de moins de 8 mètres de large ce qui n’est pas le cas à Puerto Montt, bien que certaines opérations puissent alors se faire en échouant grâce au grand marnage local.