vendredi 21 octobre 2022

Tanzanie – Afrique du Sud : 15 jours de mer

 La roue dentée de pompe à eau envoyé par Arno, un Ami ayant aussi un moteur volvo sur son voilier Hasselberg Rassy, est arrivé à DHL Mtwara avec deux jours d'avance ; le 3 Octobre 2022.

Le lendemain clairance de sortie pour départ le lendemain matin, et les courses de frais, avant de retourner en bus au yacht club Mikindani à 10km . J'ai gardé de l'argent pour un bon repas au yacht club le soir.

Les prévisions sont, vents faible, mais aussi que rien de mieux en vue pour les prochains 10 jours, au moins en partant le 5 on à du vent les premiers 24 heures. Le courant se divise vers la frontière avec le Mozambique qui sera ensuite favorablement 1 ou 2 noueds de vitesse supplémentaire.

La baie de Mikindani, l'Amarante à droite. A gauche un grand hôpital tout neuf

JOUR 1

La sim de Tanzanie ayant encore du data, je prends un dernier zygrib de vents pour superposition dans le programme de navigation OpenCPN.

On lève l'ancre puis sortons de la passe, d'ailleurs très jolie, avec plages et baobabs des deux côtés.

J'ai un petit élan de nostalgie, deux pêcheurs chacun dans sa barque taillé à même le tronc nous disent bonjour avec une gentillesse naturelle; je leur dis qu'on va en Afrique du sud. Je veux leur donner un cadeau de départ, mais quoi, on est dans la passe... j'attrape vite fait 2 bouteilles de x-tra, une boisson énergétique de Tanzanie, qui fait un carton, il y en a de partout, jetés en déchets sur les bords des chemins. Faut dire que le pack de 15 est vendu 5000 shilling, ce qui fait 2,20 euro pour 15 bouteilles ; j'ai pris ça comme alternative moins cher au coca-cola pour le whisky. Sans nous arrêter, Patrice à la barre moteur à faible régime, je leur balance l'une et à l'autre à l'eau étant déjà éloigné, qu'il récupèrent avec un salut de la main.

A peine sortie devant le large, les bords de prés sont démoralisants : 5 heures de moteur et grande voile seront nécessaires pour arriver à sortir de la zone de contre courant et avoir enfin un angle de vent sans devoir tirer un bord vers le large en direction opposé ; on a 1300 Milles à faire, ce n'est pas pour partir en sens inverse à faire des bords carré.

Nous sommes maintenant à la frontière avec le Mozambique, J'ai texté et vidéo avec ma femme, jusqu'à tant que ça fonctionne. C'est un double au revoir, pour 15 jours avec elle et aussi un adieu à Zumba notre chienne, qui reste en Tanzanie, j'ai de nouveau la larme à l'oeuil. Je repense à ces beaux moments comme lorsqu'elle courait sur le bord de la route avec élégance et facilité, moi en vélo. Ou lorsqu’on marchait, qu'elle me tirait sur la laisse à Kilwa Misuko, relevant la tête comme pour me guider vers de nouvelles aventures...Bye Bye Zumba, je t'aime pour toujours. Soit heureuse avec les Tanzaniens, qui auront une super chienne protectrice en pleine santé, vaccinée, stérilisée, et avec une puce électronique sous la nuque, débarqué en voilier depuis Bali, l'ile des dieux.

Une précision sur la précédente publication : Abordage en Tanzanie ; on m'a demandé : « Et la barge n'a rien fait ? » Lorsque j'étais collé contre sa coque vers l'arrière, essayant de me dégager, une voix toute proche, dit en français « Laissez aller »...j'ai ensuite dit « Zumba » bien fort pour qu'elle ne saute pas sur la barge (lire précédente publication), Ce seront les seuls mots prononcés. Ce qui accentue encore plus le destin de Zumba. La barge à sans doute modifié son cap pour me dégager un fois percuté, par ce que je l'ai vu manœuvrer reprendre sa route. Ils n'ont pas du voir la chienne monter, il n'y avait que les lumières de navigation.

Une énorme torchère, visible à bien 100km sera même encore visible le lendemain en plein jour ; un navire usine gigantesque exploite du gaz, par plus de 2000 mètres de fond. Cette découverte récente du gisement de gaz au Mozambique à aussi eu pour conséquence de motiver le Jihadisme islamique au Nord du pays.

Progressivement le vent baisse pour tomber à quasi zéro avec mer d'huile le lendemain. On avance quand même au minimum à 2-3 Nœuds grâce au courant. Je me suis même baigné et gratté un peu la coque bateau en marche. J'avais envie d'une baignade, de frais, de me changer les idées.

Une de vie de navigation pour 15 jours, très très calme, s'annonce, comme au mouillage mais pas d'internet, pas de magasins, nulle part ou aller avec l'annexe (ça c'est plutôt bien, transiter par l'annexe pour aller à terre ne m'amuse pas du tout). Les traversées relax tant que ça avance, j'aime. En titre j'ai déjà écrit 15 jours de Nav ; HaHaHa, ca va peut être faire 20. J'ai quand même la radio HF avec le modem pactor pour les gribs et e-mails avec ma femme ; sa sera pour demain. Je lui ai dis dans 3 ou 4 jours pensant à la météo mais je vais lui écrire avant.

Courants pour l'ensemble du trajet au 5 Oct

JOUR 2

Le point au Jour 1 est de115 Milles de navigué, ce point marque aussi le commencement du jour 2 ;au point jour 2 il y aura 95 Milles de navigué, ce qui est très correct compte tenu du faible vent.Le courant qui nous porte sur un tapis roulant à 2 Noeuds, crée aussi du vent apparent. Et influe beaucoup sur le faible vent, on fait du pré serré au lieu de grand largue patr rapport au vent réel.

On est légèrement rabattu vers la côte, on la voit de mieux en mieux. Les eaux de navigation internationales sont de 12 Milles, on mords dedans.

J'ai fait une soupe avec beaucoup de tomates mures, oignons, ail et pomme de terre. Le soir j'ai fait un pain, très réussi.

JOUR 3

Patrice à bien assuré, en faisant un long quart de 6 heures toute la nuit. Maintenant il y a de la houle qui pénalise la tranquillité du vent faible, houle de 50cm très peu mais, les 2 premiers jours exceptionnellement calmes  avec houle 0,00. Maintenant je suis bien intégré dans le bain de la vie en navigation, reste 1000 Milles des 1300 au départ.

A force de longer le Mozambique, ça donne envie d'y aller. Mon pot Stéphane de Lazarina à eu bien raison de prendre un visa (50 euro) pour une visite d'une semaine vers la zone les zones touristiques ilha Mozambic et plus au Sud, Bazaruto, aussi pour couper la longue traversée depuis Mayotte.

Lorsqu'on lis sur noonsite.com, les recommandations peu fournies pour le Mozambique, ça se résume à : Si vous n'avez pas besoin d'y aller, il vaut mieux ne pas y aller. En ciblant les lieux de visite, ça doit être sécure et intéressant d'y aller, la langue officielle est le Portugais, ; sans visa pré-obtenu on peux y aller en free lance, mais il faut payer en dessous de table, qui peux revernir au double, pour une escale. Retirer de l'argent du Mozambique, sim locale, tout ça à un coût, fait aussi perdre du temps. Une option aurait été comme plan B le Mozambique au lieu de la Tanzanie (Plan A Madagascar, encore fermé pour motif de contrebande ; covid ça prends plus). Je pense à ça maintenant sûrement par ce que la Tanzanie j'en viens et que je ne verrai pas le Mozambique, sauf les côte de loin et des noms en portugais sur la carte.


JOUR 4 Confortablement installé sur le tapis roulant118MN en 24H dans le calme et la zénitude, idéal pour vieux, qui ne veulent plus se casser la tête.Tapis roulant 100% écologique ; Si pas de vent ; on a même enroulés les voiles pendant une bonne partie de la nuit.

Zone de transition avec faible courant et vents variables faibles, les voiles claquent un peu, a cause d'une petite houle croisée. Du Zeff, SVP maitres des vents ! A propos de zeff, ça viens du Grec, Zephir. qui nommait le vent du Sud ainsi.

JOUR 5

Tapis roulant Hors Service, 80 Milles en 24H, ce qui correspond aux courants pronostiqué, ça ira mieux plus au Sud. Avec le vent on à donc fait 3,33 Nds de moyenne. La coque sale pénalise beaucoup avec du vent faible, malgré les grattages réguliers mais insuffisants, et ça reviens vite.


JOUR 6

50 Milles en 24H

Vent Force 2 mer calme ; mais mais vitesse zéro GPS  parfois 1 Noeud; pourtant on avance ; on est dans une zone de contre courant ; ok hier lorsque je disais a patrice qu'on avance mal (2-3 Nds), il me répondait, «  t'as un avion a prendre ? »... j'ai répondu non , mais on a encore beaucoup de trajet a faire.

Zéro c'est pas possible, le moteur n'avait plus tourné depuis le 1er jour, on va faire quelques heures de moteur pour le faire tourner et sortir, si possible de la zone de contre courant.

Le courant favorable fait aller 2x plus vite, supêer, mais le contre courant fait aller 4x mois vite, donc le courant est globalement néfaste.

Si c'était à refaire, (d'ailleurs j'hésitais) Même si la période idéale se situe vers Octobre-Novembre  ; L'Afrique du Sud peut se passer toute l'année, juste que les fenêtres de renverses de vent favorable sont mois dominants, donc attendre plus longtemps aux escales. La Tanzanie et Mayotte m'ont fait un détour de 2000 Milles.

Il y avait aussi le Mozambique qui pouvait se faire après Mayotte et ainsi ne faire que 1000 de détour, ça laissait aussi éventuellement du temps pour aller ailleurs, plus de temps en Afrique du Sud ; passer par la Namibie, qui ne fait qu'une petite déviation , raccourcissant la traversée pour Saint Hélène.

T'as un avion à prendre ? Me demandait Patrice... Dans un sens oui ! Je veux rentrer à la maison, finir ce tour du monde, vendre le bateau et m'attacher à ce qui me tiens maintenant à cœur, ma petite famille. Un beau tour du monde en passant par les 3 caps à l'envers, si,on peux dire. Et un tour de l'atlantique avant. Le tout 10 ans. C'est déjà un privilège exceptionnel.

Et vivre sur le bateau au port ? Au port à la limite oui ; mais au mouillage, transiter par l'annexe, toute la maintenance NON merci. J'ai fait beaucoup de dépenses pour le bateau, beaucoup de temps sans compter, pour naviguer dans des bonnes conditions et en sécurité.

Le top maximal serait de transiter par les Groenland et l'islande, avant de retourner dans la méditerranée et pourquoi pas par le territoire français au Québec, Saint pierre et Miquelon.

Bon 2 heures de moteur et voiles ont suffit à sortir de la zone de contre courant. C'est là qu'on est bien content d'avoir le moteur, sinon à une vitesse de 1 nœud, il aurait fallu 10 heures pour en sortir ! Et surtout le moral en prenait un sacré coup.

JOUR 7

73 Milles en 24H, y du mieux mais toute la journée (donc début 8ème), on est resté sans vent, pas de courant non plus. Zéro vent, on a regardé sauter les thons autour du bateau jusqu'au coucher du soleil, avec des oiseaux qui tournoient au-dessus.

Je me suis baigné, grattage de coque, eau claire, une trentaine de poissons bariolés noir- bleu claire se protégeaient autour de la quille. Les prévisions ; un peu de vent en fin après midi, puis la nuit. On a ensuite pu avancer le soir et la nuit.

JOUR 8

59 Milles, pas si mal vu que zéro pendant la journée, idem hier, baignade, enroulé voiles MAIS on a du courant favorable on avance sans voiles à 2nds.

Là je doit dire que la patience de Patrice est appréciable, d'autres seraient au bord de la crise d’hystérie, de rester ainsi sans avancer.

Ah ! Rèste 650 Milles On à fait la moitié du trajet de 1300 Milles youhou. Pour donner un ordre de grandeur en navigation de ce type, qui n'est pas une traversée océanique, c'est l'équivalent de Gibraltar-Grèce ; ou Bretagne-Canaries, ou encore New York-Jamaique


JOUR 9

85 Milles, On a surtout bien avancé la nuit avec l'aide du courant ; On arrive aussi à faire plein Sud 180° pour finir la grande baie du Mozambique, dans la quelle Madagascar vient comme s'imbriquer.

Il en rèste encore une de baie a traverser, celle au fond de laquelle est situé, Maputo, la capitale du Mozambique, curieusement tout à fait en bas du grand pays, à la frontière de l'Afrique du Sud, et également très proche du petit pays de Swaziland.

Une longue houle nous arrive droit de face depuis l'océan Australe, elle n'est pas perceptible à l'intérieur, mais belle et majestueuse, dehors.

L'équipe de poissons bariolés est encore avec nous, elles sont propulsées en avant par l’étrave.

Cette nuit j'ai bien cru qu'ils se sont fait manger par la daurade que j'ai vu autour, illuminé par le phytoplancton, (j'ai pris la torche pour bien voir ce que c'était)

JOUR 10 105 Milles En fin de nuit un signal AIS d'un autre voilier en plein derrière sûrement pour Richards Bay, drapeau Allemagne 15 mètres, eh ben il va plus vite. Nous autres on se traine à 3,5 Nds; lui également toutes voiles dehors au prés bon plein avec le vent F2-F3, fait 5 Nds . A faible vitesse la coque sale pénalise beaucoup, j'ai beau gratter régulièrement en plongée ,ça reviens vite et il en reste toujours ; sinon c'est un travail à plein temps.

La journée quasi tous les jours, le vent est surtout 2 vents qui se mélangent ce qui donne du vent en apparence mais peu productif pour l'avance du voilier ; ces 2 vents perdant leur énergie à se chamailler.

JOUR 11 79 MillesOn fait du pré serré babord amure quasi tout le long, ce qui avec le vent faible est la meilleure allure, créant du vent apparent, malgré ça on à passé la journée proche du Mozambique longeant le dernier cap avant l'Afrique du Sud ; peu de vent encore comme souvent en journée, mais avec la houle les voiles claquent ; pour le faire tourner, j'ai mis le moteur : De nouveau je suis intrigué par la faible sortie d'eau de refroidissement ainsi que du bruit accentuée de l’échappement.

En cherchant par démontage et vérification des débits effectifs, arrivée ok, sortie moteur ok ; mais au niveau collecteur échappement NON ; donc démontage, histoire de m'occuper, pas envie d'attendre Richards Bay pour ça, je ne l'avais jamais démonté, nettoyage de la calamine ; remontage, essais :Ah ben impeccable , voilà une bonne chose de faite.

Le temps de faire ça, le vent est revenu, puis même à réduire la voilure, première fois en 11 jours: 5 Noueds minimum, souvent 6

JOUR 12 Lundi 17 Octobre

85 Milles. Reste 270

J'avais entendu parler de bonnets sur la tête en Octobre en Afrique du Sud !? pour l'instant je suis en T shirt et short H24 ; 28°C quasi idem tout le long depuis la Tanzanie ; 2000km au Nord.

Vivement que ça aille plus vite, 3 Nds depuis ce matin... La bonne nouvelle - au moins ça - on pourra continuer jusqu'à Richards Bay sans avoir de dépression de l'océan Austral , dont un prévu en fin de semaine.

J'en ai marre de naviguer ainsi : vitesse 2-3Nds, parfois pire ; les voiles qui claquent ; ça fait des jours comme ça ;attendre le vent la journée, pour faire ¾ de la distance quotidienne le soir et la nuit.

Être en harmonie avec les éléments de la nature ? En philosophie ou littérature c'est le nirvana, en vraie, c'est surtout subir !

Se faire chahuter au milieu de l'océan avec les voiles qui claquent et pas avancer ; je préfère me retrouver en garde à vue chez les flics ; au moins je sais quand ils vont me relâcher. Un jour en Guyane, un gars à qui je disais que le voilier c'est la liberté, m'a répondu ; c'est une prison flottante !

La vie celle qui mérite d'être vécu : d'abord le tirage du loto ; (sait on jamais) puis un match de foot avec des bières fraîches au frigo... je déconne ! Lol

ah!!!Je me sens mieux, fin de journée, le vent reviens bien comme il faut, on bombarde à 6 minimum souvent 7 parfois 8 Noeuds, On tire plus au Sud 190° que le cap direct pour ne pas avoir la zone de dévente le lendemain en journée

JOUR 13 120 Milles en 24H grâce au soir et la nuit, reste 165 Milles, mais le vents à faibli avec houle, ça va être dur d'arriver demain avant la nuit.

On est maintenant dans le couloir de cargos ;l'un m'interpelle, DHT COLT 336M de long 60M de large 20M de tirant d'eau en route pour Angra dos Rais, au Brésil vers Rio, il est chargé, pourtant le Brésil produit, mais sûrement pas assez, peut être a bon prix. ETA 2 Nov dans 2 semaines vitesse 12Nd

Modification du cap, pour droit sur Richards Bay, plein vent arrière, grand voile enroulé, génois tangoné et sur étais largable génois mylar.

L'équipe de poissons bariolés, du moins 5 sont encore là, après cette nuit à 7-8 Nds pas facile pour ces braves poissons.

JOUR 14 

84 Milles, rèste 85, autant prévoir d'arriver demain matin. J'ai remis le pavillon français et même déjà le drapeau jaune. Il faudra à l'approche du port appeler sur le canal 12, puis se mettre au quai Tuzi Gazi le long du mur béton face restaurant Dros.

Cette nuit un grain,,non violent mais long  (le premier depuis des semaines); déviait trop la trajectoire, j'ai donc enlevé le montage de voiles d'avant sur tangon ; maintenant on tire un bord légèrement vers le large d'ici 2-3 heures empanner.

Ce matin j'ai,trouvé un calamar sur le pont ; allez on va essayer de le passer sur un hameçon ;

à faible vitesse (4Nds) le prédateur qui ne se fait pas leurrer par du plastic, se le fera peut etre par un vrai. BINGO 10 minutes après la ligne est tendu ...Malheureusement à 2 mètres, la belle daurade Coriphène, en sautant arrive à se décrocher ; je n'ai pas eu les boules,j'ai eu le plaisir de la pêche quand même, d'autant que c'est la première fois que je mets la ligne en 14 jours.

 

ARRIVEE en 14 jours et 18 heures à 0:45 le 20 octobre 2022

L'Afrique du Sud est développé, du moins vers Richards Bay.On pourrait presque se croire en Australie, ou mieux USA, pour l'obésité générale, la voiture et le consumérisme. On ne va pas s'en plaindre, en profite aussi de la nourriture disponible avec choix et à bon prix.Internet est malheureusement cher. L'immigration est venu à bord, aux douanes j'ai été en vélo à 7km.



Une femme vivait à bord. En 2006 elle convoyait un voilier pour l'Australie; Disparu en route, 6 personnes à bord. Le sien à fini par couler sur place.

dimanche 2 octobre 2022

Abordage en Tanzanie

 

« Boum » il est 4 Heures du matin, l'Amarante percute une barge/ cargo type péniche chargée de minerai/ charbon en pleine mer.

Une demi heure avant, j'avais tenté de réveiller Patrice pour qu'il prenne le quart, et continuer le bord de prés vers la côte où le courant contraire est moins fort. Pas de réaction, j'ai viré de bord, pour aller vers le large . On était à 16 milles de la côte en descendant vers Mtwara, étant parti de Kilwa Misuko. Très fatigué je me suis allongé, et me suis endormi. Feux de navigation complets, AIS avec alarme, AIS émetteur. Rien ne vaux la veille visuelle, un radar avec alarme aurait été mieux.

C'était complètement surréaliste, comme se réveiller d'un mauvais rêve, mais en sens inverse. On a dû taper la barge presque à angle droit, ~70 degrés. Lorsque je suis sorti on était le long de sa coque bâbord, comme englué par un filet de pêche ou un bout. Je n'arrivais pas à me dégager, la coque tapant contre la barge. Elle devait être poussé par les voiles. Finalement j'arrive à me dégager. Patrice qui pourtant dors à l'avant n'est même pas sorti de sa cabine !

photo internet pour illustrer à quoi ressemblait la barge.

Après je reprends ma route au prés serré suite à une rapide inspection; à part le balcon avant, l'ancre, le davier tordu et les raclages le long de la coque, rien de grave, surtout rien n'a affecté le haubanage. Pas la peine de faire une tentative avec les assurances, le voilier est prioritaire, d'accord, mais on est aussi censé faire une veille visuelle. Cette navigation était très difficile à cause du contre courant et du vent de face. Il nous à fallu 3 jours pour faire 85 Milles (150 Milles de navigué, dont parfois à 1 Noeud GPS).

Environs 20 minutes après je me rends compte que Zumba ma chienne n'est plus là : « Zut elle a sauté sur la barge » ; lorsque coincé le long, je l'ai vu sur l'annexe dégonflé rangée au dessus du roof qui regardait ; je l'appelle « ZUMBA »comme je fais d'habitude pour qu'elle vienne à moi, et ne saute pas sur la barge. Occupé avec les voiles et barrer, je ne l'ai pas vu sauter ; Quasi 100% sure qu'elle a sauté sur la barge ; la mer n'était pas très formée.

Directement je me met en route pour poursuivre la barge dont je voyais encore les lumières, mais à ce cap j'étais plein vent arrière, avançant lentement, la lumière s'éloignait. Et le moteur ? eh ben depuis kilwa masuko la pompe de refroidissement était en panne, ma réparation n'avait tenu que 20 minutes, Un ami ,Arno s'est proposé de commander cette roue dentée en plastique chez Volvo et de l’expédier, ce à Mtwara, la ville au Sud dernier port de clairance de sortie (où on est entrée le 27 juillet, 2 mois avant en provenance de Mayotte) pour ensuite naviguer 1300 Milles jusqu'à Richards Bay en Afrique du Sud.

l'impeler cassé a bloqué, par l'axe sortie de son logement, ce qui à cassé la roue dentée en plastique dans la partie huile moteur. Panne qui ne devrait pas arriver.

Je l'ai réparé avec de l'epoxy, et fibre de verre, mais il devait y avoir un léger faux rond, d'autres dents ont cassé.

A ce moment ; l'image qui me vient : C'est le DESTIN.

Il faut que je précise que Zumba ne se plaisait pas à bord en navigation, en partant de Dar Es Salam elle à sauté à l'eau bateau en marche pour gagner la côte. « c'est bon t'as fait une bonne baignade » une fois récupéré, par l'arrière au moteur puis tirée par le collier ; pas facile car elle nageait vers la cote, pas du tout intéressée par remonter à bord. 10 Minutes après elle ressaute pour nager vers le bord. Ensuite je l'attache ; le lendemain en partant du mouillage, elle saute même attachée, traînée par la laisse...

J'avais aussi d'autres soucis : Une chèvre tuée, à l'ile de Songo Songo, il a fallu payer. Deux mordu au club de voile de Mayotte. Une femme de mordu sur la barque de service annexe de Zanzibar qui est revenu le lendemain avec la police pour me racketter (100 euro toute une histoire à raconter à elle seule comme d'autres, qui m'obligerait à écrire presque tous les jours).


J'aimais beaucoup Zumba, elle n'a jamais eu la moindre agressivité envers moi ou les gens que je connais, ça m'a vraiment peiné, j'y pense encore souvent, hier j'ai été voir au port commercial de Mtwara au cas que la barge dont je ne connais pas le nom, est parti de là et va retourner, Aussi ma femme est très triste, à qui j'ai donné le virus chien avec Loupy. Je fais des vidéo chat par whatts app tous les jours (si possible), avec elle et Eva notre fille qui à 1 an et demi,

C'est le destin, Zumba était adulte (2 ans), elle à choisi de vivre en Tanzanie, eh ben je te souhaite de vivre heureuse ici, peut être qu'elle sera la mascotte de la barge.

Lors de la traversée de l'océan indien elle est tombé à l'eau, je l'ai récupérée; il reste ~10 000 milles à faire, elle ne serait pas arrivé au bout ; l'imaginer tomber à l'eau sans que je la voit, puis se noyer de fatigue serait pire et me marquera véritablement comme un drame.

L'accident à aussi, surtout eu pour effet de me remettre en question. J'en ai parlé clairement avec Patrice. On ne peux pas bosser comme ça, qu'il est trop passif, doit m'aider. On a encore le détroit de Mozambique et tout le tour de l'Afrique du Sud à naviguer; il nous faut une meilleure sécurité.

La derniere photo que j'ai avec Zumba à Kilwa Misulo, Patrice à gauche et Made, un local qui bosse au sondages que font les chinois pour y construire un port pour cargo.


Zumba attaché, qui veux encore sauter à l'eau pour regagner la terre ferme.

photo d'il y a 6 mois: Nuit à Serangan à Bali avec ma femme qui voulait dormir dehors

DHL Mtwara, la pièce pour pompe à eau est prévu pour le 5 octobre

Stephane et Michelle, de Lazarina 2 que j'ai attendu à Kiwa Misuko, ils sont maintenant à Mayotte qu'ils voulaient voir, ils ont fait les 300 Milles au moteur, vent faible et le peu de face. On se retrouvera sans doute en Afrique du Sud.