mercredi 24 juin 2015

Fin du voyage, Bilan

515 jours de voyage, 21 pays, sur quatre continents sans jamais prendre un avion, 17000 Milles de navigation, c’est un peu comme un livre qu’on ferme : …Partis en hiver pour aller vers l’été, puis retour dans la méditerranée au mois de Juin, pour ne pas déprimer c’est le Top…. Fait beau, fait chaud, des journées presque trop longues. Laisser le voilier de l’autre côté de l’Atlantique et retourner en avion comme je l’avais pensé à un moment, n’allait pas dans ma conception du voyage ; j’ai toute ma vie à bord, la chienne, et je me retrouve a la maison en méditerranée sans bateau. Aussi des travaux à faire, comme le jeu du safran, refaire un antifouling, qui peuvent etre n’importe ou et bien sûr remplacer le mat, qui se serai cassé un jour ou l’autre.
Les endroits de mon voyage qui m’ont beaucoup plu et avec le meilleur rapport qualité prix, sécurité, ne sont pas si loin : Le Maroc et les Acores ; le Cap Vert est très bien aussi… Le Brésil et le Mexique, n’y ayant été que quelques jours je ne peux donc pas en parler surtout que ce sont des grands pays. De la Colombie je n’ai pas vu grand-chose mais d’y avoir vécu 3 mois, je retiens les Colombiens et les Colombiennes comme formidables, simples et honnêtes, ils ne cherchent pas à t’embrouiller, et ils m’ont appris l’Espagnole. Cuba est un pays très spécial à visiter, cependant le touriste reste un touriste, et les rapports avec les gens locaux sont faussés ou demandent breaucoup de temps. J’ai bien aimé Tobago ; pas trop les iles colonies Anglaises en général. La Guyane, le pays « Jungle » de la France, j’ai bien aimé…De la vie finalement simple en voilier, du moins compact tout en un, habitation, moyen de locomotion, transport de biens, cocon privé, voilier de voyage, une fois rentré tout deviendra plus compliqué : En plus de l’Amarante je dois m’occuper de l’appartement du vieux Nice, la maison de Laghet, assurer et remettre en route la moto Suzuki DR600 sauf si mon scooter 125 que j’avais garé sur le port de Beaulieu sur Mer y est encore. Des tonnes de courrier, des lettres recommandés Quant aux taxes et impôts je m’en suis occupé en cours de route, ça paye pas de laisser trainer...
Départ d’Ibiza San Antoni avec peu de vent et du moteur, puis, un arrêt internet à Soller, la ville portuaire au Nord de Majorque. Le Nord est très montagneux et quasi inaccessible, très jolie. Soller avec un très bon mouillage est presque trop, « nid de touriste », le petit train style train électrique, pour aller à la ville quelques kilomètres à l’intérieur…On visitera ultérieurement. Je ne voulais pas me faire arroser par chaque vague de mistral dans le golfe du lion, c’est donc tranquillement, avec une moyenne faible de 80 Milles par jour ou 3,33 Nœuds.

Ça me fait bizarre de rentrer… Heureusement je vais revoir mes copains de la rade de Villefranche, Erik et Fabrice…Christof de Beaulieu.

Le transpondeur AIS (Automatique Identification System utilisant les ondes VHF pour envoyer et recevoir la position des navires) donc l’EM track B100, qui a bien marché jusqu’à maintenant vient de lâcher ; plus rien ne s’allume, ce n’est pas l’alimentation, il fait bzzzz. Moi qui justement au bilan voulait dire que les appareils électroniques, ont bien fonctionné, les nombreux problèmes de pilote auto à l’aller n’étaient pas électroniques, les ordis PC n’ont jamais pris d’eau... Les 3 panneaux solaires 100w, et le régulateur : Nickel, une fois installés je n’ai plus touché à rien. Le récepteur AIS avec alarme RC-10 que j’utilise en plus du transpondeur, fonctionne; fabrication Française.

440 heures de moteur, ce qui fait environ 2200 Milles et 900 litres, +- 13% de distance au moteur, assez peu. J’en entends qui parlent de 33% au moteur. Aux Acores est arrivé un ketch Amel qui avait consommé 700 Litres rien que sur le trajet Saint Martin, Flores. Le moteur Volvo 3 cylindres 30 Cv a marché à merveille, faut dire que je ne le pousse presque jamais, aucune consommation d’huile, quelques travaux d’ordre maintenance ; membrane de pompe a diesel primaire remplacé ; un joint de pompe à eau, un filtre à huile qui a fui de l´huile de partout et le diesel daubé de Cuba.

Devinette : Comment reconnait-on un voilier Allemand? C’est un Panzer avec des voiles.

Les nombreux navigateurs rencontrés, sont d’autant plus intéressants qu’on est loin, je voudrais discerner la première place aux Hollandais, originaux, sympas, disponibles.  Les Canadiens sont valables très présents de l’autre côté de l’Atlantique, bien plus que les Américains. Le plus nombreux: Les Français donc on y trouve des gens formidables mais aussi trop de retraités et/ou égoïstes…Tout mon respect a ceux qui voyagent au long cours avec leurs enfants, je pense à Franck et Manu rencontrés à Mohammedia, Eddy et Claudia en Guyane, Marco et Marje a Tobago.
Loupy a posé ses pattes (et mis du pipi) au sol des pays suivants : par ordre chronologique
1-Espagne (Baléares, Carthagène, iles Canaries après Maroc)
2-Grande Bretagne (Gibraltar)
3-Maroc (Mohammedia, Essaouira)
4-Cap Vert (Toutes les iles sauf Maio)
5-Brésil (Penados Sao Pedro e Sao Paolo, Fernando de Noroña, Fortaleza)
6-France (Guyane)
7-Surinam* (Fleuve Maroni et Paramaribo)
8-Trinidad and Tobago (Tobago and Port of Spain)
9-Sint Vincent and the Grenadines (Bequia, Kingstown)
10-Grenada* (Cariacou)
11-Pays Bas (Antilles Hollandaises Bonaire*, curaçao*, Aruba)
12-Colombie (Santa Marta, Cartagena; iles san Andrea* et Providencia* apres Costa Rica)
13-Haiti* (cap Tiburon)
14-Cuba (Santiago puis La Havane et Varadero apres Mexique)
15-Jamaique (Port Antonio)
16-Panama* (san Blas, Panama Canal, Bocas del Toro)
17-Costa Rica (Limon, porto vechio)
18-Mexique* (isla Mujeres, Cancun)
19-Bahamas* (Bimini, Grand Cay)
20-Bermuda
21-Portugal (Acores, Lisbonne)
 pas fait de formalités





mardi 16 juin 2015

De Lisbonne a Ibiza

En arrivant à Lisbonne, ou plutôt la petite ville chic et pittoresque de Cascais, je me suis mis au ponton carburants, 110 euros de diesel, pour le trajet depuis les Acores. Au bureau de la marina, c’est cher : haute saison, 33 euros /jour ;  ils offrent une bouteille de vin en cadeau de bienvenu…on m’a dit que l’autre marina en longeant vers la ville est à moitié prix. Trop tard, pour aujourd’hui et si j’y vais demain ça va me faire perdre une journée pour visiter Lisbonne. Y a aussi le mouillage juste à côté ou il y a quelques voiliers. Une fois mis a mon ponton, connexion à internet…après 8 jours, y avait à faire. Les vents seront favorables pour la semaine a venir, pour entrer dans la méditerranée ; En obsérvant la méteo depuis les Acores, ca s’annoncait, galére, une fois passé Gibraltar…
D’abord visiter 1 jour ou 2  Lisbonne ; Le lendemain la vue depuis le train me fit penser a la côte d’azur, les maisons, les immeubles, les graffitis, les arbres, les plantes, l´herbe un peu desséchés, par contre les palmiers sont souvent morts ,un parasite ou une maladie ?. Une fois arrivé dans la ville c’est bien diffèrent. Belle ville, typique de Lisbonne, les tramways, les rues avec beaucoup d’art ; simplement marcher est très agréable, tous les quartiers sont intéressants…Puis arriva le soir ; le lendemain le 10 juin, c’est un grand jour férié au Portugal, ce fut la fête de partout jusqu’à tard dans la nuit ; je manquais le dernier train de 1h30, il m’a fallu « festoyer » dans le quartier jusqu’à 5h30, heure du premier train. Dans le train de retour je me suis endormi, au réveil on m’avait volé ma casquette du Cuba posé a côté…A mon avis c’est le bad boy avec sa musique hypnotisante; avant le départ du train, un jeune me serra la main en me tapotant la main de l’autre main et de me montrant l’arrière du train, comme pour me dire quelque chose…Le lendemain, je me dis que toute cette visite de la ville, dont je pourrais raconter pleins de bonnes choses ; fut cependant suffisant pour ressentir la ville ; pour la visiter il faut prévoir minimum 1 semaine, et 1 mois ou 2 pour le Portugal; Donc je me prépare, m’active, pour prendre ce  flux favorable et entrer au maximum dans la méditerranée, avant changement de tendance mardi…A l’heure que j’écris 5 jours après le départ de Lisbonne, j’ai navigué en continu en m’arrêtant uniquement a cabo Sao Vicente extrême Sud-Ouest, à la ville de Sagres ville de la bière qui porte son nom. Reprendre les vents de l’internet, manger un spaghetti bolognaise avec une bière, quelques courses, puis j’ai levé l’ancre après 2h de stop. La moyenne sur ces 5 jours fut exceptionnelle, 6,2 nœuds en comptant jeter l’ancre à Sagres, gonfler l’annexe etc... L’Amarante a fait ça très très bien. Le détroit de Gibraltar est aussi un endroit mythique, l’Afrique d’un côté, l’Europe de l’autre, les montagnes côté Maroc sont magnifiques, côté Espagne aussi mais plus sec (expo Sud), des Cargos des Cargos, des Ferrys, Slalomer dans ce détroit vers midi, avec la chance de la marée montante fût extra : J’allumai la radio FM : de l’Arabe, de l’Espagnole, de l’Anglais et mémé du Suédois, ma langue maternelle. Puis juste devant l’enclave Espagnole de Ceuta au Maroc, (ou j’ai failli faire un tour), je mis les voiles en ciseaux génois tangonné, pour me laisser porter en plein dans l’axe… Le lendemain matin les vagues furent dévier le bateau, le génois se gonfla à l’envers, surement un peu trop de vent…claque, il se déchira sur 4m de long le long d’une couture …J’ai un travail à plein temps pour recoudre a la main. Le carré de l’Amarante, est un atelier couture jusqu’à ce que j’aie terminé. La petite drisse à l’intérieur de la chute qui avait déjà échappé a l’interieur de la voile,  quand Bastien me l’a donné, j’ai pu la remettre en passant un fin câble d’abord ce qui m’a pris 1 Heure. C’est surement une des raisons de sa déchirure, comme cette drisse (qui a surement un nom technique, du style tendeur de bord de chute) je n’ai pas pu le tendre.
Coudre 4 mètres de voile à la main c’est très long ; j’ai d’abord pensé la donner à un professionnel pour réparation, puis ça va faire combiens ? 150 minimum, et il faudra lui lasser quelques jours : A la main ca  m’occupe et je me paye moi-même ;
La navigation a été facile, avec une moyenne bien mieux que ce que je pensais, je visais au mieux Cartagena : Actuellement je vais droit sur la petite ile jumelle de Ibiza ; Formentera. La plus Sud-Ouest des iles Baléares. Ça fera « Lisbonne to Ibiza » 690 Milles quasiment d’affilé en moins de 6 jours. Il est 14h30, L’Amarante au grand largue, reste 87 Milles pour le mouillage a Formentera demain matin. En Aout 2012 avec Patrick Riem nous y avions été avec l’Aquila « mangareva 2 », mais sans Loupy qui n´’avait pas assez avancé dans le processus de marinisation. A l’époque elle hibernait, refusant de manger, boire, ne faisant pas ses besoins d’aucune manière. Je ne pouvais pas lui imposer ça en plein mois d’Aout.

Par mail j'ai eu des nouvelles de Bastien qui est de retour en Hollande, et par lui des nouvelles de Olly, l'Ecossais avec son petit 8m au nom de "Soulages", il a mis 26 jours pour faire Bermuda Flores (j'ai mis 15 jours y compris dématage), il a pris la tempete Anna, pendant trois jours,éclaté le génois couché le mat dans l'eau...il se dit étre content d'étre en vie.

             





Bon, je reprends l’Atelier couture…. 

lundi 8 juin 2015

Arrivé a Lisbonne

Bye bye les Acores, mais pas le Portugal, puisque je vais à Lisbonne. Les vents dominants du Nord et les courants, font qu’il est plus difficile, depuis la méditerranée d’y remonter, donc autant en profiter pour faire un trajet direct jusqu’au continent, et de visiter la capitale du Portugal…Bien que ce soit de la traversée Atlantique aussi (800 Milles), ça n’a pas la saveur passionnante de naviguer d’un continent à un autre, avec en prime l’expérience enrichissante du démâtage. Surtout que les vents sont faibles étant en plein anticyclone des Acores comme, ils disent a la TV…Cette nuit ne voulant pas dormir au bruit du moteur, j’ai fait silence, affalé la voile et dodo. J’ai quand meme laissé les lumières de navigation et l’AIS allumé; vers 8 heures un fort roulis m’a réveillé, j’ai remis le moteur et déménagé vers la cabine avant ou le moteur s’entends moins, pour dormir encore 1h. En 8 heures de sommeil la dérive n’a été que de 3 Milles, ce qui correspond exactement au pilot chart pour Juin qui indiquent 0,4 nœuds de courant du Nord vers le Sud.
Hier, pour la première fois j’ai vu une baleine...Des dauphins, j’en vois presque tous les jours mais une baleine c’est la première depuis toutes mes navigations, soit environ 20 000 milles, c’est dire si la chasse à la baleine en a décimé leur nombre ; L’Amarante naviguait à 3 nœuds à la voile, quand juste à côté, la baleine sorti à la surface et expira ; ça m’a surpris, Loupy aboyait déjà avant. Depuis le démâtage elle fait de l’aboiement préventif vers la proue, elle pense sans doute que les dauphins nous attaquent. Les chiens partent du principe que nous vivons dans un monde hostile (et ils ont raison).
J’ai aussi vu des méduses voiliers et leur poches d’œufs comme des touffes de cotons, un type de méduse petite avec une voile dessus, assez courant en méditerranée, pouvant même recouvrir la mer par zones entières; je n’en ai pas vu aux Amériques ni aux Caraïbes. Il existe une autre espèce de méduse voilier plus grande, faisant presque penser à une espèce extraterrestre, bleu, rose et violette, ferme, presque en plastique dur, avec une grosse poche d’air et des ramifications de tentacules en dessous, une méduse high tech, elle remonte le vent, oui oui, elle fait du prés ; si une vague la retourne, sa quille de tentacules la remet droite peu après.
Les Acores fut une belle surprise et j’ai bien fait de prévoir du temps pour visiter: Toutes les marinas 10 euro / jour  et toujours bien placé, bière au bar 1 euro…au final, j’ai été sur 5 iles ; Flores, Sao Jorge, Faial avec sa belle ville de Horta, la Mecque des voileux, des arrivés et des départs constants, les peintures de navigateurs sur tous les pontons et les murs. En passant devant la zone chantier avec Bastien on a sympathisé avec un couple trentenaires, d’artistes Hollandais adorables, Erik et Sober, en route vers les Caraïbes. Ils n’iront pas plus loin, faute d’argent et de temps, afin de ressouder des tôles sur la coque en acier de leur voilier « 5e symphonie » qui prenait l’eau. En face Pico le mont le plus haut du Portugal… Allons-y ; 30 minutes de ferry avec Bastien, et son copain de Hollande arrivé la veille en avion, pour le retour en voilier. (Il a un remorqueur et travaille au Chili, il a traversé l’Atlantique puis le canal de panama en remorquant 2 barges ; une mission de 1 an pour la construction  d’une station de désalinisation d’eau de mer qui servira pour une mine de cuivre, avant qu’ils assèchent le lac) nous avons loué une voiture pour visiter ; très jolie, avec le style Acores qui fait penser à l’Auvergne ou la moyenne altitude des Alpes, des bois, des pleines en pentes avec des vaches heureuses, de la végétation verdoyante, des petits emmuraillements en pierres volcaniques noires pour la culture de la vigne. Le tout avec vue mer, et sans avoir à rouler pendant des heures. Les Acoriens parlent directement anglais aux touristes ; en cherchant un resto vers la place d’un village, un monsieur nous donna 3 gros pains chaqu’un pour la féte de l’ascension, et il appella son fils qui rapplica en maillot de foot du Bésil pour nous indiquer dans un parfait anglais ou il fallait aller. Le tourisme est appelé a continué de croitre ; depuis Avril le roi du low cost Rayannair y fait des vols (ce n’est pas la compagnie aérienne de la chanteuse Rayanna, mais d’un Irlandais, qui envisage même que les passagers se tiennent debout comme dans un bus.)
Pour faire les 140 Milles de Horta, jusqu’à Ponta Délgada la plus grande ville des Acores sur l’ile de Sao Miguel, j’ai embarqué un Suisse, Olaf, qui était a Bermuda sur le Garcia en alu, de Berto l’Italien, assez sympa, mais qui ne sert à rien, qui casse des petites choses par ci par là, et pose des questions bêtes, comme pourquoi cette corde est-elle rouge ou moins bête comme pourquoi j’ai mis le drapeau de la Sardaigne?…Plusieurs raisons : 1/ il m’est tombé dans les mains en ouvrant le placard, 2/ Je le trouve jolie, 3/ il me sert pour voir la direction du vent et 4/ pour faire parler les curieux, et d’ailleurs ça prouve qu’il y a été... On est sortis boire des bières, dès notre arrivé à 22H, rencontre de deux Américaines, dont les parents sont originaires, des Acores. Assez rigolotes et pleines d’énergie, typiques un peu grosses, assez directes, égocentriques « il love it » ou « i hate it », le lendemain avec la gueule de bois je questionnais un louer de motos lorsqu’elles sont arrivées pour faire un tour guidé de l’ile en quad ; ça tombait très bien, j’avais jamais fait de quad (c’est comme une moto avec 4 roues), le tour du plus grand cratère sur la crête est vraiment le truc à faire, roulant derrière j’ai passé la journée à faire des dérapages et des glissades...  J’ai aussi, 3 jours plus tard rencontré des vraies Acoriennes jolies et sympas Anna et Lucia, on a rigolé, blagué, le tout avec des conversations évolués sur les hommes, les femmes, la vie, le contrôle de son déstin, de philosophie… Le lendemain elle m’ont fait visiter l’ile, avec au passage un bain à l’eau de source chaude dans la nature…Lucia fêtait le premier jour du reste de sa vie, ayant quitté son emploi de 8 ans dans une agence de tourisme, elle n’a pas de but précis, mais vivre sa vie pour commencer est suffisant….Avant de quitter le mien de travail, dans le but clairement de vivre ma vie et de naviguer, j’étais métreur économiste de la construction dans une entreprise Portugaise de Beausoleil, avec 50% des habitants du Portugal. Sans faire de caricature, la réalité est bien que les hommes sont sur les chantiers et les femmes font le ménage à Monaco : Elles sont moches et incultes a 90%, ne parlant quasiment pas le Français et celles qui sont jolies sont hautaines en se prennant pour Madame (décidément la côte d’azur est bien la cote d’usure).
L’Europe, pour moi est comme un vieux dinosaure dont les riches vendent ses organes de valeur et les autres dépiautent ce qu’ils peuvent avant sa mort annoncée ; Théorie qui vaut surtout pour la France ; je me dis que, plus tôt elle sera au fond et plus tôt les Français pourront se regarder en face, s’entraider, se retrousser les manches, au lieu de jalouser le riche, accuser l’immigré de parasite dépiauteur supplémentaire, qui introduit en prime sa religion moyenageuse. Une fois au fond, une fois le vorace dinosaure fauché, on pourra reconstruire avec des mentalités saines, et je l’espère sans succession de guignols, mais des politiciens sérieux et soucieux de leur pays.
Tout ça pour dire que les Acores m’ont inspiré la fierté d’être Européen, que finalement Le dinosaure n’est pas encore sous perfusion. Que le dinosaure boiteux et malade, c’est plutôt la planète entière…
A côté de moi passe « Parapola », un vraquier Grecque (300m de long 45m de large, tirant d’eau 15m) il va tranquillement à 10 nœuds, et l’Amarante a 5,5 au moteur voiles baissés, ce qui fait qu’il me double assez lentement. J’ai appelé au canal 16 pour discuter et essayer l’antenne VHF en haut du mat que j’ai acheté a Horta, la précèdente antenne VHF fixe n’a jamais fonctionné ; Cette antenne c’est d’ailleurs la seule chose tout court maintenant. Avant, du temps ou l´herbe était plus verte, en haut du mat la corne d’abondance y avait apporté, un feu de tète de mat, une girouette + une girouette anémomètre électronique et encore une antenne TV omnidirectionnelle Glomex qui ressemblait à une secoupe volante, (la goulotte en plastique de tous ces cables électriques cognait dans le mat et faisait un bruit impossible a supprimer ; au moins j’en suis debarrassé). J’ai demandé s’ils allaient a Istanbul, L’AIS affichant Constanta ; Estimated Time of Arrival 16 juin. Un vraquier, ressemble de loin à un pétrolier, a part des trappes sur le pont pour le vraquier et des tuyaux pour le pétrolier. Le « Parapola » est chargé de charbon pour produire de l’électricité en Roumanie. Il m’a dit que le vent devrait revenir demain, 10 à 12 Nœuds N/E, ce qui correspond à mes prévisions prises au départ il y a 3 jours, et c’est pour cela que j’ai fait route plus au Nord que la ligne direct entre Ponta Delgada et Lisbonne.
A l’avenir il va falloir que j’ai d’autres solutions pour la météo que les fichiers Gribs au départ par connexion internet. On peut, avec le téléphone satellite récupérer des Gribs de l’internet, Bastien dit que ça revient à 2 euro le grib, et 1000 boules pour le téléphone et l’antenne exterieur. Sinon moins couteux est d’arriver à sortir quelque chose de la BLU ; Une évolution c’est que j’ai pu entre-apercevoir quelque chose de lisible, le principal bruit de fond est malheureusement l’ordinateur, et ce depuis le câble audio, qui le connecte à la radio ; on ne peut le débrancher puisque les messages fax sont reçus par ce câble…
Solution complémentaire, Le BAROMETRE  que Philippe de « Nicotine » m’a convaincu d’utiliser, celui de l’Amarante indique n’importe quoi …il faut noter sa valeur régulièrement, et surtout surveiller ces variations. Les courbes des isobares sont visibles sur les gribs et permet également dû suivre l’évolution par rapport aux prévisions, et ainsi vérifier qu’elles correspondent au fil de jours, ou qui ne correspondent plus. Plus la baisse est rapide et plus elle indique l’arrivée d’une dépression forte. Il est logique que le vent va de la haute pression vers la basse pression et d’autant plus fort que les lignes sont proches, mais non pas perpendiculaire contrairement à ce qu’on pourrait penser, mais parallèle aux lignes en resserrant vers le centre pour la dépression et s’écartant pour la haute pression. Ce phénomène s’explique par la rotation de la terre, qui s’accentue plus on va au Nord (ou au sud pour l’hémisphère Sud ) et explique aussi que les vents soient faibles près de l’équateur ainsi que l’absence de tempêtes tropicales, qui ont besoin de s’alimenter de cette rotation sur elle-même. Le Baromètre est une aide précieuse mais elle n’indique pas le futur pour autant et il faut aussi prendre en compte les fronts chauds et les fronts froids…
Cette nuit j’ai encore arrêté le moteur, tout affalé sauf un bout de grande voile pendouillant, suffisante pour capter le petit vent a la poupe mais pas trop pour pas quelle claque est fasse du bruit.  Dans le but de laisser le pilote auto contrôler la dérive, et d’avancer tout doux, sans roulis. Au réveil on a avancé de 8 Milles dans la bonne direction. Le vent est de retour force 3, non pas N/E mais Ouest. J’ai hissé le génois de Bastien, puis la grande voile. Pour avoir plus de voilure J’ai attaché la GV au bas du mat, puis abaissé la bôme, presque a ras du pont pour une voile au 1er ris. J’ai encore mis le foc 2 sur bout dehors décalé... Je suis très content du retour du vent, j’en avais assez du moteur ou péniblement de la voile…La moyenne sur 4 jours pour faire 300 Milles, en comptant voile, moteur, dodo dérive est de 3,3 Nœuds.  Il fait soleil, il fait chaud plus qu’hier, juste parfait avec ce vent de force 3, pour une bonne salade, fraiche, et de continuer mon livre écrit par un indien, « Loin de Chandigarh », dont le titre anglais d’origine est « The Alchimy of desire » ; comment en sont-ils venus à s’éloigner autant du titre originel ?
Puis vers 18H est arrivé une série de nuages noires, un peu de pluie et presque d’un coup, le vent est passé N-N/Est + Fort force 4, vent de travers c’est parfait, j’ai enlevé le foc sur le bout dehors, et empanné, La voile basse a ras le pont je l’ai laissé pour l’instant, l’Amarante est pratiquement horizontale, avec une bonne vitesse de 6 Nœuds droit sur Lisbonne… Le vent s’est renforcé, et  passé Nord Est, étant donc au prés, il a fallu remettre la voile sur le 2eme ris, et si ça continue, il faudra changer pour le foc 2, au moins avant d’aller me coucher, quitte a remettre le génois demain…Reste 440 Milles.
Le lendemain matin, les secousses des vagues croisés et courtes faisaient osciller les hauts bans sous le vent, un peu trop, à mon gout. A contre cœur j’ai baissé au 3eme ris car l’Amarante allait très bien comme ça, le troisième ris étant bien pour au-dessus de force 6,  alors qu’il n’y avait que force 5 mais à cette distance de Lisbonne, je préfère rester zen. Le mat est bien réparé. Surtout quand je vois les nombreux mats manchonnés, qui ne sont boulonnés que sur une petite longueur de 50cm et le manchon est uniquement à l’intérieur, alors que j’ai 110cm dedans puis encore des renforts sur l’extérieur… Je ne veux pas surcharger les haut bans, il y a deux câbles en moins, du fait de la barre de flèche en moins ; et surtout à cause des secousses…A propos de mats manchonnés, non pas que les démâtages soient courants, mais pour des questions de transport. Un exemple connu, le mat de remplacement cassé par Eric Tabarly, ne pouvant être transporté entier fut scié et envoyé par avion en 2 parties avec son manchon.
Plus que 100 Milles, vitesse 6 Nœuds, c’est Royal, vent de travers mer belle, sans vagues foireuses. Ce matin j’ai remis le génois; arrivée demain à Lisbonne, qui marque la fin de 3500 Milles de traversée Atlantique… Plus que 2 heures, je vais aller au plus court a Cascais a l’entrée de la baie, Bastien m’en avait parlé. Au moteur depuis tot ce matin, le vent était tombé complétement ; il fait bon, une sorte de brouillard ensoleillé; Les voiles sont rangés, la housse de la grande voile en place, aux Acores il est 14H30, ici 15H30 ; Apres 8 jours de mer ; je suis content d’arriver, et Loupy va pouvoir renifler de nouvelles odeurs.

         A regarder les statistiques du blog, il y a environ 30 visites par jour de l’une ou l’autre des pages, et même des gens inconnus en cours de voyage m’ont dit avoir vu mon blog comme Michelle la Canadienne a Bocas Del Toro que je n’ai malheureusement plus revue, ou le jeune couple de Français sur leur voiler jaune à Santiago de Cuba qui ont reconnu Loupy. J’en profite pour remercier celui qui m’a poussé à écrire le blog, et surtout à l’écrire à ma manière, quitte à ce que ce soit trop personnel. Le blog avec un style qui vaut le détour de Gwendal et de son chat Touline, du voilier « la Boiteuse ». Il a passé beaucoup de temps au Brésil, c’est comme ça que je suis tombé dessus à l’origine. ; il va remonter vers la ou je suis passé il y a un an: Je lui conseille Cayenne en Guyane, La marina Dégrades de Cannes où il rencontrera des Français comme nulle part ailleurs, zapper Kourou, puis de remonter le Maroni qui fait frontière avec le Surinam jusqu’à Saint Laurent, et de la visiter un peu le Surinam, zapper Paramaribo la Capitale. Puis 4 ou 5 jours de navigation facile jusqu’à Tobago (diesel 30 centimes /litre), s’il a des travaux à faire, Chaguarmas à Trinidad ou j’ai été moi ou alors, Grenada…J’ai lu sur son blog qu’il ne sait pas s’il passe par le Venezuela…D’après ceux qui y ont été, c’est dangereux pour de bon, néanmoins c’est un grand pays avec quelques niches, la petite ile Los Roques ou j’ai oublié d’aller ;ceux qui y sont passé ont adoré ; Porto da Cruz pour des travaux à moitié prix de Grenada ou Trinidad; ne surtout pas longer la côte pour y aller, et avoir des dollars US en cash. Qu’il demande à Lionel du voilier « Rebelle » a Cayenne pour les détails, lorsque j’y étais il revenais de Porto da Cruz.